Nom: Baldwin
Prénom: Eric
Surnom: N/A
Age: 20 ans à sa mort; 35 actuellement.
Sexe: Masculin
Race: Homme
Lieu de naissance: Un village perdu entre Derel et les Grandes Rocheuses.
Métier: Errant
Dons: Régénération corporelle/Calme du soigneur (connaissances de base)
Orientation: Rebelle.

Physique: Eric a cela de particulier qu'il est en permanence sous un Charme de Soutien du Corps, un charme passif qui maintient son corps en parfaite conservation s'il est rechargé régulièrement. Il a ainsi pu garder son physique de bûcheron d'avant sa mort. Des bras puissants, des jambes vigoureuses, des mains noueuses mais adroites, tout cela a pu se conservé après déjà 9 ans à mourir, ou plutôt vivre mort, enfin... vous avez compris. Maintenir sans effort sa forme physique coûte cher en énergie magique. Aussi, il est un peu moins fort qu'il n'y parait, même s'il reste costaud.
Ses yeux, bruns comme ses cheveux, fixent souvent le vide profondément; sans doute réfléchit-il à la réelle condition de nécromancien.
Eric prend souvent un air grave et sombre, en toute situation, sans raison apparente: en réalité il est devenu très sensible à la magie environnante, étant lui-même constamment enchanté. Beaucoup d'endroits lui sont alors très désagréables, voire dangereux.
La plupart du temps, il est vêtu d'une tenue légère en cuir, d'un pantalon de même catégorie, d'une épée ou assimilés, de ses bottes en cuirs si fidèles. Pas de cape ni rien, ça entrave ses mouvements.

Caractère: Tout un programme, le caractère d'un macchabée. Pour commencer, Eric est assez désagréable. Il sait rire, évidemment, mais il vaut mieux éviter de lui annoncer les mauvaises nouvelles toutes à la suite.
Eric est beaucoup plus érudit mort que de son vivant; les bouquins de nécromancie touchent en général à beaucoup de domaines, dont surtout les soins curatifs par les plantes (très important, car les morts-vivants sont très sensibles à la magie, même curative!) et les 36.000 manières d'éviter ou de tuer un mage sans qu'il est le temps de lancer un sort. En règle générale, Eric est plutôt intelligent pour son physique, notamment adroit en tactique.

Armes maîtrisées: Armes blanches.
Disciplines maîtrisées: Lecture de runes antiques; Tactique; Préparation de potion, Connaissance des plantes; Charme et incantation, tout ce foutoir, quoi.


Histoire: Certaines personnes se voient mourir; Eric se voit mourir au sens propre, chaque minute, chaque seconde. Sa mort remonte à déjà 15 ans. C'était un beau jour de printemps, en plein Aeros, dans une vallée au nord des Grandes Rocheuses. Le ciel était bleu, magnifique avec la forêt verdoyante en contre bas, éclairée de la chaleur bienfaisante d'un soleil haut et rafraichie d'une très légère brise d'Est. Eric rentrait tranquillement d'une foret plus haut dans la vallée. Insouciant, d'un air guilleret, il se promenait lentement aux abords d'un ravin très joli. Les oiseaux sifflaient des airs doux, la rivière proche bruissait dans une descente, tout était alors pour le mieux. C'est alors qu'il ressentit une vive poussée dans son dos et chuta directement en avant dans le petit ravin avant de s'écraser violemment contre une pierre plate en contrebas. Le choc fut très bref mais Eric s'en souvient comme si c'était hier.

Étendu sur la pierre légèrement chauffée par le soleil, aucun de ses membres ne répondait. Il aurait voulu essuyé le filet de sang chaud qui coulait de sa bouche, mais sa main apparaissait pliée à l'envers. Impossible de se retourner pour apercevoir son tueur d'en bas, toutes ses côtes lui faisait mal à un point jamais atteint. Une douleur froide, lancinante, piquante, lui agrippait tout le corps.. Il ne sentait plus ses jambes, sans doute devait-il avoir la colonne vertébrale brisée, ou quoi. Ses yeux étaient figer, il n'avait même plus la force de les bouger, son regard restait bloquer droit devant lui sur la forêt et sur le sang qui coulait sur la pierre devant lui. Eric le savait, c'était maintenant, d'un moment à l'autre, ses yeux allaient se fermer, le froid pendrait son cerveau, son esprit, sa conscience, et il mourrait, sur cette pierre, seul et sûrement dans d'atroces souffrances qu'il ne pourrait fuir. Déjà, les anges du Paradis venaient le chercher, en chantant d'étranges litanies en une langue inconnue, comme des sortes d'incantations...
Là, voila, maintenant, le froid;d'un moment à l'autre, il n'allait plus voir cette vie, cette forêt, ce soleil, cette pierre, cette... cette... paire de... de...
Bottes ?

-Cesse de divaguer, et lève-toi. Tu n'es pas mort. Je veux dire, ta vie ne se termine pas ici. Enfin, tu... Bref. Lève-toi, et suis-moi. Maintenant.
Le ton était très autoritaire.
Eric n'en croyait pas ses yeux, qui fonctionnaient apparemment à merveille. Il n'en croyait pas non plus ses oreilles, qu'il entendaient à merveille aussi; presque mieux qu'avant, en fait. Il se releva, tout ankylosé, mais pas plus que cela. Le sang avait un goût âpre dans sa bouche, ses doigts peu réactifs lui faisaient mal en s'appuyant sur la pierre, mais ils bougeaient encore. Le vieil homme en cape et bottes de cuir épais le jaugeait, comme attendant quelque chose. De haut en bas, son regard semblait approbateur. Que pouvait-il bien lui trouver ? Il devait être bien moche après la gamelle (une chute de 10 mètres, aha, on dramatise tout dans ce genre de cas) de tout à l'heure. Il nettoierait cela chez lui. Pour le moment, il n'avait d'autre choix que de suivre l'homme, celui-ci n'avait pas l'air de plaisanter.
Le vieil homme étrange ne l'emmenait pas chez lui, mais plus loin dans la forêt, puis plus haut dans la montagne: il fit un détour loin du ravin. Il voulait sans doute éviter à Eric le choc de voir que la grande pierre plate, couverte de sang (et de symboles magiques) se trouvait à plus de 20 mètres sous la corniche.

Eric n'avait pas percuté tout de suite; quand on vous dit que vous êtes mort après une chute, vous vous doutez qu'il y a une magouille quelque part. Et il y en avait une de taille. Une très très grosse magouille, même.
On s'imagine souvent les nécromanciens comme des mages diaboliques n'ayant aucun scrupules à lever des armées avec tout les cimetières de la région, répandant leur noirceur impie sur le monde. Cela est vrai, mais uniquement pour une certaine période très ancienne de Keiter, tellement reculée qu'on se raconte ces faits en tant que mythe d'une autre réalité. La plupart des nécromanciens d'aujourd'hui sont inoffensifs, car presque tous morts. Ils exercent leur profession de leur mourant, pour ainsi dire.

Vivre mort n'est pas facile tout les jours, et la plupart de ces nécromanciens vivent morts à l'écart de leurs voisins, seuls. Pourtant, si les Charmes de Soutien sont entretenus, on ne voit pas de différence, si ce n'est un peu plus de force que la normale (il faut bien profiter un peu de la situation).
On peut très bien vivre des années avec un mort sans rien deviner, si ce n'est que tout les deux mois celui se cache dans la cave pour lire un vieux bouquin jauni que vous vouliez jeter depuis longtemps. Et que vos bijoux en pierre de muse disparaissent mystérieusement. En effet c'est le principal carburant des sorts qu'utilise sur lui-même le nécromancien mort-vivant, l'énergie magique personnelle ne servant à peine qu'à entretenir faiblement entre chaque recharge les Charmes. Les plus puissants nécromanciens arrivent à ne se recharger qu'au bout d'une année; mais ce sont aussi en général les plus vieux, et la Mort (la vraie) est inéluctable. Un jour ou l'autre, un mort-vivant meurt...

Voila pour la théorie. Celle que Mathius, le maître d'Eric, lui répéta maintes et maintes fois. il lui avait tout de même posé un ultimatum, ce salaud. Eric se souvenait encore de ses paroles, ce jour mémorable de sa propre mort...
-Est-ce que j'ai le choix ?
-Évidemment ! Si tu ne veux pas de mon enseignement, j'arrêterai d'entretenir ton Charme de Soutien et tu mourras desséché et putréfié mais conscient. C'est toi qui vois; je m'en voudrais de te forcer.
Il aurait pu refuser, mais il était curieux d'aborder la vie sous un nouveau départ; et puis il n'avait pas vraiment le choix, tout compte fait. Plus possible de faire machine arrière, désormais.
8 ans durant, il suivit l'enseignement de Mathius avec attention, car sa survie en dépendrait. Il ne remit plus les pieds à moins d'un kilomètre de son village natal. Tant pis pour sa famille; les morts accidentelles en montagne sont monnaie courante, ils ne chercheraient sans doute pas sa dépouille.

Cachés dans les recoins du versant nord des Grandes Rocheuses, Eric et Mathius réussirent à rester loin des chérubins pendant plusieurs années mais rapidement ils furent tout de même obliger de changer de cache dans les montagnes. On dit que seul un mort peut échapper aux chérubins; un mort-vivant peut espérer échapper à moitié aux chérubins.
A la fin de la 8ème année passée à accumuler les connaissances de Mathius et à maitriser les arcanes de la nécromancie, Eric était prêt. Seulement, un Charme de Soutien ne se trouve pas comme ça, et le plus simple est encore de le prendre à quelqu'un. En l'occurrence, Mathius commençait à montrer des signes de faiblesse; il se proposa lui-même comme donneur.
Le rituel fut long et fastidieux, surtout avec les chérubins jamais très loin. Au bout de 6 heures d'incantations et de sorts épuisants, Eric put enfin aspirer à lui le Charme de Soutien de son maître, et fut pour ainsi dire libre.
Est-on libre lorsqu'on est tributaire de son stock de magie ? Sans doute que non. Il dût d'abord exercer le métier de voleur, pour pouvoir s'approvisionner en bijoux et en bibelots magiques.

C'est alors que commença pour lui la phase déterminante de sa vie : le pillage et le harcèlement des chérubins. Ceux-ci ne sont pas invincibles, surtout quand on s'élève à dix contre un. Et cela se révéla très lucratif.
Lorsqu'eric apprit que tout son village avait été rasé car cela serait parfait pour installer un camp temporaire de chérubins, son sang ne fit qu'un tour. Il rassembla sous sa bannière tout les habitants qui avaient fui dans la forêt de Brendfarl (vers la montagne), et entreprit de tout brûler, jusqu'au dernier arbrisseau s'il le fallait. Et c'est ce qu'il fit, il y a de cela 2 ans.
Engagé désormais dans la rébellion, et ayant maintenant mis la région à sac, il n'avait d'autre choix que de continuer dans cette voie. Celle de la riposte violente, celle de la rébellion. Celle de la liberté.

Fiche validée.