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 Esclavagisme

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MessageSujet: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-20, 22:49

*Plic... Plic... Plic*

C'était tout ce sur quoi elle pouvait encore se concentrer. Ce goutte à goutte incessant... A la fois sinistre et incroyablement reposant. Qu'est-ce qui l'avait encore énervé cette fois? Son manque total de réaction face à cette torture qu'elle subissait quotidiennement? A quoi bon pleurer, crier, essayer de se défendre lorsqu'on sait que cela va être pire. Il lui avait clairement fait comprendre la première fois qu'elle avait essayée de se rebeller... De toutes les façons il l'aurait frappée et souillée comme à son habitude. Serrant les dents, la muse parvint à s'assoir péniblement ce qui eut pour effet de faire cesser ce bruit incessant sur le dallage. La petite pièce semblait plus sombre que d'accoutumée... En même temps tout lui semblait sombre maintenant. Portant la main à son œil éteint, elle écarta deux trois mèches crasseuses avant de sentir le liquide poisseux sous sa paume. La plaie s'était encore ouverte. Même si elle savait que la cicatrice resterait toujours horriblement disgracieuse, ce n'était pas de l'ouvrir encore et encore qui l'aiderait à paraître plus acceptable. Son regard mi-vide de toute envie, mi-vide tout court se posa sur la petite porte qui donnait accès à son cachot. Des murs et un sol de pierres, pas de mobilier mis à part les fers qui entravaient ses bras et ses jambes lui laissant à peine un mètre de liberté, et une petite fenêtre qui surplombait le tout, donnant à peine suffisamment de lumière pour que la prisonnière puisse apercevoir ses geôliers.


Tremblotant, la muse resserra ses ailes miraculeusement intactes autour de son corps devenu rachitique. Il faut croire que les plumes excitaient ce gros porc... Le goutte à goutte finit par reprendre lorsque le sang eut fini de dévaler la joue de sa propriétaire jusqu'au menton.


*Plic...Plic...*


Il faudrait qu'elle referme tant bien que mal la blessure lorsqu'elle aurait récupéré un peu de magie. C'était l'une des manières qui lui avaient permis de rester en vie. utiliser faiblement son don pour refermer les plaies les plus violentes. De toutes les façons, le chérubin tenait trop à son petit plaisir quotidien pour l'en empêcher. Son ventre émit un grondement sourd, il n'allait probablement pas être satisfait vu comment l'autre l'avait quittée. Avec un sourire ironique, la muse se demanda pourquoi tout ceci ne l'atteignait pas plus que ça. Elle avait peut-être tout évacué au début lorsqu'elle passait ses journées à supplier qu'on la libère en pleurant... Un tison ardent ardent avait aussi mit fin à ça.


*Plic... plic...*


Ca devenait franchement agaçant et puis ça piquait aussi... Elle ne pouvait rien faire pour ses côtes brisées et elle pouvait supporter ses bleux et les écorchures en tout genre. Mais ce qu'elle pouvait faire par contre, c'était retrouver un silence temporaire, ce genre de silence qui vous isole du monde et de ses bruits futiles... Appliquant de nouveau sa main sur son oeil, la jeune femme céda une fois de plus au son réconfortant de l'appel. La mélodie était presque inaudible mais elle sentit quand même une très faible chaleur émaner de sa paume et irradier sa blessure. Lorsqu'elle retira sa paume, la cicatrice s'était vaguement refermer et l'Appel avait pratiquement disparu de son esprit... La première fois depuis bien longtemps. Epuisée, la muse laissa retomber bras et tête dans un cliquetis de chaîne. Quand la laisserait on en paix? Elle ne voulait pas mourir... Pas maintenant. Ce serait leur faire trop plaisir. Un hoquet la secoua tandis que des larmes commencèrent à couler de son oeil valide.


*Plic...Plic...*
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-21, 00:23

Le silence dans le couloir était impressionnant. Elle y progressa sans déranger la quiétude du lieu, seulement pour frapper à la porte que son client lui avait indiqué une demi-heure plus tôt. Comparé aux bruits, aux conversations et au bourdonnement incessant de la ville de Fenz, l'intérieur de cette maison respirait le calme et la chaleur.
" Viens dans la demi-heure, je dois aller chercher quelque chose avant " avait-il craché.
Un grand chérubin, fort, à la peau macabre et à l'air sinistre ouvrit le battant sans douceur.


" Pas trop tôt, catin. Pas de préliminaires. Allez. "

Il élargit l'interstice formé par le bois et la pierre; elle pénétra dans la demeure sans un regard pour la créature.

La pièce était large, décorée richement à la manière de Sal; parures de guerre, tapisseries de chasse, meubles en ébène sombre. La cheminée diffusait une lueur rougeâtre sur le sol de pierre tendre, les ombres de trois chaises dansaient en suivant le crépitement des flammes. Il ne resterait bientôt que des braises, les buches semblaient s'être consumées en cendres qui s'éparpillaient dans l'âtre.
Dans le mur du fond dont la pierre mâte vibrait dans la semi-pénombre était incrustée une porte lourde d'un bois qu'Azhura ne connaissait pas. Un motif gravé sillonnait la matière sous les barreaux métalliques constituant l'armature du battant. A gauche, une petite fente simple, sans ornement; la catin détourna son regard de la seule ouverture donnant sur le cachot. De nombreux chérubins possédaient ce genre de "chambre à esclave", elle s'estima heureuse d'y avoir échappé.
Un escalier grimpait dans la pénombre d'une chambre; les marches respiraient la poussière et le vieux: son client lui indiqua un lit à baldaquin derrière celui-ci, dans un renfoncement de la pièce. Il ne devait pas monter souvent à l'étage.
Des draps violets donnaient à l'ensemble de la couche une impression de richesse; son sang ne fit qu'un tour quand ses yeux accrochèrent un petit coffret nacré sur la table de chevet cuivre et or: l'appel de la fortune. Elle en fut persuadée, le chérubin possédait une fortune non-négligeable. Ses lèvres esquissèrent un mince sourire.

Elle posa sa sacoche au sol délicatement, se retourna lentement vers son client et l'observa de ses yeux ambrés, charmeurs.

" J'ai amené un flacon d'aphrodisiaque, si vous le souhaitez. Cela augmentera votre désir, et votre plaisir " souffla-t-elle de sa voix la plus envoûtante. Le piège fonctionnait toujours à merveille. La créature avait refermé la porte et tirait les rideaux du lit afin de cacher aux éventuels habitants de la maisonnée la scène qui suivrait. Tous semblaient toujours penser que masquer l'acte empêchait sans doute aussi les bruits de parcourir la distance jusqu'aux oreilles indiscrètes.

" Ouais. Mais que ça ne me coûte pas plus cher. "

La voix était amère, râpeuse, désagréable. Il devait sans doute, comme beaucoup de riches, s'étouffer à l'encens et aux hallucinogènes; qui donnaient cette singulière odeur de mastic et de bois mort en plus de ce ton pitoyable. Elle dénota qu'après sa besogne accomplie, elle essayerait de lui en voler: cela se vendrait très cher.
Elle acquiesça d'un vague signe de tête et s'agenouilla pour sortir de sa besace une fiole dont le liquide translucide irradiait une très faible lueur pâle; elle déglutit, quelle discrétion.


" Le goût est âcre, il est préférable de le mélanger à de l'alcool. "

" Et bien fais-le, les verres sont sur la table et le pichet aussi, mais un seul ! Moi je bois, toi tu te débrouilles pour le boire sec. "

La sympathie ne l'étouffait guère; cela ne la dérangea pas outre mesure. Elle se dirigea vers la grande tablée en chêne où trônait quatre coupes en cristal, une cruche en faïence dont l'anse était parsemée de motifs en losanges. Elle remplit une des coupes en écoutant le bruit du liquide s'écouler, puis déboucha silencieusement son flacon. Elle en versa deux gouttes, évitant avec un soin méticuleux d'entrer avec ses doigts fins en contact avec le contenu. Elle le reboucha, observa le vin rougeâtre qu'elle ne prit même pas la peine d'agiter.

" Qu'est-ce que tu en mets du temps ! Tu devrais déjà être nue comme moi. "

Elle se retourna, rangea le flacon dans sa besace, porta la coupe au chérubin affalé dans les draps lourds et aux complexes dessins, nu comme un ver. Ses vêtements formaient une boule négligée au pied du lit. Elle l'observa d'un air tendre quand il avala goulument le verre.
Si son visage sinistre et repoussant contrastait avec son corps athlétique; ses muscles noueux s'étendaient dans tous ses membres et saillaient sous sa peau blême: ses bras, ses jambes et ses mollets. Azhura connaissait quelques coutumes; elle n'ignorait pas que les plus nobles des chérubins se comportait les plus violemment.
Sa cape glissa le long de son corps et s'étala sur le sol dans un bruissement fin. Elle entreprit de se déshabiller lentement devant lui, ôtant la broche en papillon de ses cheveux noirs parfumés, qui dégringolèrent le long de ses épaules. Elle s'inclina pour se dévêtir de sa robe qu'elle laissa tomber au sol, la révélant presque nue. Enfin, elle délassa son corset en tirant simplement sur un long fil de lin; l'habitude.
Elle se retrouva sans aucune pudeur debout, hâle de peau blanche dans la lumière sombre mais chatoyante de l'âtre, seins galbés et fiers, ventre inconvenant, intimité libertine mais sensuelle inclinant à la débauche perverse. Elle se glissa dans le lit dans une simulation de paresse infinie, et se coucha lascive à côté du chérubin dont le sourire carnassier ne faisait que s'étirer au fil de la montée de son membre reproducteur.
Les mains de la catin caressèrent doucement la poitrine vigoureuse puis le bassin bien charpenté de la créature, augmentant encore son désir.

Quand ladite poitrine eut arrêtée les mouvements de soulèvement et d'abaissement caractéristiques à la respiration, la meurtrière s'autorisa un soupir; elle se retira et s'assit en tailleur devant le corps inerte. Ce poison faisait des merveilles.



Le silence avait recouvert de son linceul l'intégralité de la maison, et Azhura se sentait sereine; satisfaite même de sa réussite complète. Elle prit un temps long à refaire son corset, enfiler de nouveau sa robe, se revêtir de sa cape, nouant ses doux cheveux.
Puis elle ouvrit le coffret de nacre sans masquer son avidité: elle poussa un gémissement de plaisir en découvrant tout cet argent. Elle ne prit pas le temps de compter le contenu de la bourse simple qu'elle glissa dans sa sacoche; elle observa les deux larges clés qui restaient dans la boite, à côté d'un mot de papier griffonné d'une écriture chérubine illisible, et d'une chevalière d'or et d'argent, gravé d'armoiries inconnues. Azhura les laissa, impossible à revendre. Elle se saisit des deux clés qu'elle garda en main; décidée à voir le cachot et la chambre, en haut des escaliers craquants.
Elle fouilla rapidement les vêtements de la créature et en subtilisa cinquante sous de plus, s'ajoutant à la fortune qu'elle venait de ramasser, ainsi qu'un bâton d'encens pur: elle ne se trompait pas.
Quand elle eut tout rangé dans sa besace, elle fit un rapide tour des meubles et des tiroirs à la recherche d'une argenterie quelconque; mais rien ne valait suffisamment cher pour pouvoir mériter une place dans le si petit sac de la pilleuse. Elle se dirigea finalement vers le cachot: il n'y avait surement rien à voler, mais la curiosité s'immisçait toujours rapidement dans l'esprit d'Azhura. La première clé ne fonctionna pas, la seconde ouvrit le battant dans un grincement vague.
La pièce était minuscule, sombre, et étrangement humide par rapport à la chaleur bienveillante du reste de la maison. Au sol, un être petit, voire frêle, était recroquevillé: Azhura l'identifia comme une muse. De la peau pâle, à demie-nue sous une sorte de toile de jute hideuse, des ailes noiraudes et des spasmes, sanglotant. Azhura ne supportait pas l'espèce humaine, ou muse, ou toute créature provenant de Dieu, mais elle ne put réprimer un soupir las devant la cruauté de celui qu'elle venait d'empoisonner. Elle s'accroupit devant l'esclave et parla d'une voix douce et rassurante.


" Ton maître n'est plus, tu es libre, si tu le souhaites. Je vais trouver la clé de tes chaines. " Mange et vole ce que tu peux dans la maison manqua-t-elle d'ajouter. Puis elle tourna les talons, cherchant de nouveau dans les tiroirs l'objet qui affranchirait l'esclave de ses entraves douloureuses.
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-21, 01:21

La muse tressauta lorsque la porte cliqueta. Il revenait déjà? Que voulait-il? N'avait-il pas eu ce qu'il voulait? Ou l'avait-il entendu sangloter? Quoi qu'il en soit, elle ne lui offrirait pas cette souffrance qu'il cherchait à éveiller en elle. Se redressant comme elle pouvait, la muse afficha ce qu'elle pensait être un visage froid et impassible. Qu'il vienne. Il repartirait aussi déçu que d'habitude. La porte sembla résister un peu mais finit par s'ouvrir en grinçant légèrement. Plissant les yeux, la muse identifia une forme vaguement humanoïde mais impossible pour elle de l'identifier tant qu'elle ne se rapprocherais pas. La surprise faillit lui arracher un cri lorsqu'elle finit par identifier son visiteur... ou plutôt sa visiteuse. Une humaine... Une jolie humaine qui s'approchait d'elle d'un pas grâcieux, son joli minois affichant une expression proche de la pitié... Du moins c'est ce qu'elle crut identifier lorsque l'apparition s'accroupit devant elle.

La muse en aurait rougie si elle avait été vraiment consciente. Une telle beauté face à une esclave dans un état des plus pitoyables... Mais elle n'en fit rien: ses yeux ne pouvaient se détacher de la splendide chevelure de jais de l'inconnue... Aussi noire que la sienne il y a bien longtemps maintenant. Dans un geste presque inconscient, elle fit mine de toucher la chevelure dans un cliquetis de chaînes mais s'arrêta, coupée dans son élan par la voix de la jeune femme. une voix chaude... une voix qui donnait confiance:
- Ton maître n'est plus, tu es libre, si tu le souhaites.

La muse écarquilla ce qui restait de ses yeux tandis que ces paroles faisaient leur chemin dans son esprit. Si elle le souhaitais? Elle était prête à tout pour pouvoir de nouveau sentir la caresse du vent sur sa peau, pour pouvoir revoir le ciel ne serait-ce qu'une fois. Sur le coup, elle en oublia complètement l'inconnue, le regard perdu dans le vague tandis qu'elle se berçait elle même grâce à d'anciens souvenirs:
- Je vais trouver la clé de tes chaines.

La muse sursauta de nouveau tandis que l'inconnue rebroussait chemin. A son grand soulagement, la porte du cachot ne se referma pas. C'était donc bien vrai... Elle allait être libre... Pouvoir s'envoler loin de cette pièce sinistre, pouvoir de nouveau retourner chez elle à Symph et reprendre sa petite vie monotone. Elle en aurait pleuré sur le coup. Ses fers tintèrent de nouveau tandis qu'elle essayait de se metre debout malgré la douleur qui lui transperçait les côtes. Un sourire presque hystérique aux lèvres, elle se mit à murmurer presqu'inconsciemment:
- Merci.. Merci...

La liberté était proche.. Mais l'inconnue n'apparaissait toujours pas... Avait elle seulement trouvée la clé en question? Chaque minute supplémentaires semblait infiniment long. Elle n'en pouvait plus. il fallait qu'elle sorte!
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-21, 14:33

Azhura quitta le cachot sans bruit, observant les braises mourantes de la cheminée. La lumière déclinait, et s'éteindrait bientôt pour plonger les murs ornés de tapisserie dans une pénombre inquiétante. Elle estima que se dépêcher semblait une excellente idée. Elle entreprit de fouiller plus habilement les meubles que la première fois sans pour autant prendre trop de temps, commença par une commode ouvragée dont les tiroirs émirent un mince bruit de frottement quand elle les ouvrit. Dedans, de la poussière, des inutilités; parchemins principalement. Elle passa au suivant en douceur, rien non plus.

" Merci.. Merci... "

Elle éplucha en hâte les papiers, administratifs, nobles, honorifiques à la recherche de quelconques devises en vain, puis entrouvrit les battants de bois en dessous, dont émanait une vague odeur de cerisier. Elle jeta un regard résigné sur le matériel d'écriture; plumes, encriers, pinceaux, tablette.
Elle se redressa, leurra la penderie d'un œil morne, une armoire à vaisselle, le bureau. Elle s'y dirigea et grimaça en examinant le contenu; un poignard, une dague, un aiguillon. Une large clé de métal foncé, rouillée en plusieurs endroits, trônait là. Elle s'en saisit, l'examina: cela ressemblait bien à l'objet dont elle était en quête. Ses lèvres formèrent un fin sourire triomphant quand elle retourna à la cellule.

L'être avait tenté de se relever; ses cheveux blancs collaient son front sombre de sang coagulé, son arcade sourcilière ressemblait à un champ de bataille. Sa figure creuse montrait la peine, la peur, la famine. Azhura réprima un hoquet de stupeur, la vision si décharnée qui s'imposait à elle la remua dans ses entrailles. Elle s'approcha et libéra les chaines de ses mains tremblantes; la clé produisit un bruit résonnant contre la pierre. Elle se demanda si la créature tiendrait debout une fois affranchie de ses attaches, elle fut surprise de voir dans ce corps assez de force pour ne pas chuter. Azhura se recula d'un pas et observa le visage tourmenté. Ombres et lumières dansaient dessus, infimes crépitements venus de la cheminée annonçant le décès plus que proche du feu dans l'âtre. Elle se demanda quelles tortures avait bien pu subir la pauvrette.


" Il y a à manger sur la table, et même du vin. Des armes dans le bureau. Mais tu n'iras pas loin dans cet état, les chérubins remettront la main sur toi. "

Et le dilemme vint. Azhura possédait un laisser-passer; qu'elle surnommait plus laisser-pisser qu'autre chose tant cela qualifiait mieux le vulgaire morceau de parchemin signé du Régisseur: il lui permettait d'aller et venir dans Fenz sans maître, et d'accomplir son métier sans reverser l'argent intégralement à quiconque. En échange, elle payait de très lourds impôts, ne pouvait lever la tête face aux autres chérubins, et le tribut en cas de refus d'un ordre donné par une de ces créatures s'approchait souvent de la mort. Elle avait le droit de posséder une esclave cependant, rare privilège de son état, qui ne devait pas sortir de sa demeure: une simple chambre de bonne sous les combles d'un appartement réservé à un vieux chérubin sage et peu bruyant, mais dont les odeurs de cuisine empestaient jour et nuit; il tenait une insignifiante taverne peu fréquentée.
La muse lui faisait de la peine.
Elle sortit du cachot en trainant les pieds et emprunta sur la tablée de chêne une miche de pain importante avec laquelle elle revint. Elle en rompit un bout raisonnable qu'elle tendit à l'esclave; et s'appuya contre le battant ouvert de la porte ouvragée. L'odeur d'humidité la dérangeait, cette impression d'égout ou de canal proche.
Aider cette minuscule inconnue, frêle et sans doute malade, ne semblait pas une bonne idée. Elle risquait de ne rien lui apporter si ce n'était des malheurs. Elle soupira. Zendar autrefois, l'avait-il secourue par bonté de cœur ?
Elle ne pouvait se permettre de soutenir et réconforter l'esclave, pas les moyens de nourrir une bouche qui ne rapporterait pas d'argent à la maison. Bien sur, elle se mentait, avec la fortune qu'elle venait de dérober, rien ne s'opposait à cette possibilité. D'autant plus que la captive ne survivrait pas une journée dehors, ou alors "trouverait" un nouveau maître.
Elle avala une boule de mie en respectant le silence. Cela n'avait aucun gout, mais le chemin dans sa gorge de la nourriture la rassura un peu.

" Quel est ton nom ? "

Cela ne l'aiderait sûrement pas dans son choix, mais mieux valait parler de sa voix charmante pour calmer la petite créature souffrante et apaiser ses douleurs. Elle ne possédait aucun baume dans sa besace, seulement un poison plus que nocif et une infusion de havo nain: ce qui était purement inutile si l'on ne la traitait pas à la bélissande ou au merignon pour révéler ses effets. Elle n'avait même pas besoin d'aide pour les alchimies qu'elle accomplissait avec un simple réchaud, un mortier, quelques flacons et une cuiller. Qu'aurait fait Zendar ? L'aurait-il abandonné à son sort funeste ? Elle serra les dents, la réponse semblait claire.
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-21, 16:11

Enfin, l'autre réapparut, une clé rouillée à la main. La muse, tremblante, lui tendit désespérément ses poignets enchainés où la jeune femme inséra l'objet. Quelques secondes plus tard, les fers s'écrasaient au sol, vides. Ils avaient laissés de profondes marques rouges sur les poignets et les chevilles de l'esclave mais celle-ci prit à peine le temps de les masser, trop heureuse de se sentir enfin libre. Elle se sentait libéré d'un véritable poids, n'osant y croire, son regard allait des marques à la clé que l'inconnue tenait toujours en main:
- Il y a à manger sur la table, et même du vin. Des armes dans le bureau. Mais tu n'iras pas loin dans cet état, les chérubins remettront la main sur toi.

Qu'importe les chérubins! Qu'importe tout le reste! Tout ce qui comptait, c'est qu'elle était libre de sortir enfin de ce maudit cachot! Chancelante, elle fit un pas, puis un deuxième avant que ses jambes ne la trahissent et qu'elle ne s'effondre rudement sur le pavé. Loin d'abandonner, la muse battit violemment des ailes pour s'aider sans prêter attention aux élancements de son épaule mais elle s'interrompit lorsqu'une miche de pain apparut sous son nez. Levant les yeux, elle croisa de nouveau le regard de l'inconnue. L'odeur qui se dégageait de la nourriture était... Tout simplement divine et la muse l'arracha presque des mains de sa sauveuse tandis que son estomac rugissait de nouveau. Elle entreprit ensuite de déchiqueter consciencieusement le morceau de pain, à même le sol, avec les doigts et les dents, manquant presque de s'étouffer. La croûte craquait délicieusement sous ses dents tandis que la mie fondait presque sur sa langue. Un vrai bonheur.

Le morceau disparut en quelques secondes à peine. C'était peu mais c'était suffisant. Se hissant de nouveau sur ses jambes, la muse parvint à se maintenir debout et à regarder son interlocutrice en face:

- Quel est ton nom ?

La question la surprit quelque peu mais elle répondit automatiquement:
- Eena Dalenea... Ex-chasseresse de Symph...

Se faisant, il lui sembla retrouver un peu d'humanité... Comme si une partie de son esprit venait de se réveiller et elle réajusta comme elle put les haillons qui lui avaient autrefois servit de vêtements avant de reprendre sa pénible avancée jusqu'à la porte. Le simple fait de pouvoir franchir le battant, de pouvoir regarder autre chose que ces murs de pierre suintant d'humidité lui redonna des forces et elle se retourna vers l'inconnue:
- Je vous suis éternellement reconnaissante... Merci... merci!

Chancelant de nouveau sous son propre poids, elle s'appuya sur le mur. La tête lui tournait et son estomac grondait encore... L'autre n'avait elle pas dit qu'il y avait à manger par ici? Son regard se promena un peu partout dans la pièce avant de s'arrêter sur la table en question où trônaient quelques fruits et les reliefs d'un repas inachevé. Impeccable. Elle se jeta presque bestialement sur la nourriture l'engloutissant à une vitesse folle. Des jours qu'elle n'avait pas fait un repas convenable! Il fallait rattraper tout ça.
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-21, 21:52

" Eena Dalenea... Ex-chasseresse de Symph... "


Elle parvint à articuler son nom, ce qui étonna presque Azhura: comment trouvait-elle tant de force ? Elle semblait sur le point de s'effondrer à chaque pas, tituba en direction de la chambre. Ses jambes peinaient à la maintenir debout; son cœur sans doute en vie. Azhura avala un bout supplémentaire de pain. Eenea, donc. Symph n'existait peut-être plus; mais ce n'était pas une bonne chose de lui dire. Elle ne se tenait pas beaucoup au courant de son côté, et n'en savait rien, mais cette possibilité paraissait "normale". Après tout, Avoriaz constituait un tas de ruines désormais. L'intégralité du continent devait être plongé sous la domination des chérubins. Étrangement, elle en frissonna. Elle ne les aimait pas, même s'ils constituaient une part de sa survie et qu'ils étaient plus simples à duper encore que les humains: la violence et le sexe se révélaient plus exacerbés chez eux, les rendant plus faibles et pitoyables. Azhura aurait presque craché, si ses bonnes matières durement acquises ne l'en dissuadaient pas en permanence. Il avait fallu un an et demi pour les apprendre, les mémoriser, les comprendre, et depuis six ans, elle parvenait à se comporter correctement en société. Du moins, quand elle ne tuait pas.

" Je vous suis éternellement reconnaissante... Merci... merci! "

Azhura ne bougea pas quand la muse alla dévorer le repas du chérubin. Elle fixa la pierre froide, aveuglée par ses pensées.
Elle ne méritait aucunement cette reconnaissance; à l'origine, son seul but était de se faire de l'argent. Beaucoup. Encore qu'elle pensait réellement faire son métier jusqu'à lors, mais la vue du coffret lui avait insufflé l'envie d'argent; quelque part, elle vivait dans la folie. Tuer pour quoi ? Mille, deux milles sous ? Bien sur, c'était pour survivre elle, mais elle finirait par être prise. Il fallait que les résistants dont tous les esclaves murmuraient les noms réussissent enfin à bouter les chérubins en dehors de ce pays, qu'elle puisse reprendre une vie "normale". L'Alchimie, voilà ce qu'elle voulait faire; plus que tout. Mais ici, la situation semblait désespérée: en six ans, aucune révolte, uniquement quelques pendus en place publique. Pendue. Voilà ce que risquait l'esclave en sortant ainsi. Elle se remémora l'affreuse tête sans couleur, la langue pendante violette, le corps flasque d'un d'eux sur l'échafaud. Elle repoussa une nausée. Au moins, ses propres meurtres étaient plus propres.


" Je peux t'héberger chez moi le temps que tu reprennes des forces, en te faisant passer pour mon esclave. Je crois que c'est la seule solution pour toi, mais je préfère te laisser le choix. " lança-t-elle d'une voix tendre en quittant son mur et entrant de nouveau dans la maison dont la cheminée n'émettait maintenant plus qu'une faible lueur.

Sa décision était prise. Par bonté de cœur, peut-être, mais surtout car Zendar auparavant l'avait sauvé elle, et qu'elle devait rendre ce geste d'une manière ou d'une autre. Que les Dieux en soient témoins, elle ne le referait qu'une seule et unique fois: sa dette remboursée face à eux, ils pourraient toujours se curer par la suite.
Elle observa la muse, un vague sourire bienveillant sur le visage. Elle servirait bien à quelque chose, ne serait-ce que garder l'appartement.
Azhura supposait que le vieux du dessous lui volait parfois des plantes; certaines même de ses concoctions disparaissaient, heureusement les plus inutiles la plupart du temps. La catin emmenait toujours ses poisons avec elle, de peur qu'il les découvre, et sa besace était toujours pleine non seulement d'argent mais de flacons, d'une dague -si jamais elle rencontrait au détour d'une ruelle une plante ou de la mousse utile!-, et de quelques parchemins comme le laisser-pisser.
Elle croisa les bras, attendant que l'autre finisse son repas; apparemment elle n'avait pas mangé depuis des jours. Tant pis pour la chambre au dessus, elle n'irait pas voir: le temps allait manquer, le cadavre allait se refroidir, et s'il employait une bonne ou une servante autre que cette esclave -c'était commun- alors Azhura se retrouverait dans une situation gênante.


" Je m'appelle Azure. Aza si tu y tiens. On ne devrait pas trop traîner. "
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-28, 21:50

- Je peux t'héberger chez moi le temps que tu reprennes des forces, en te faisant passer pour mon esclave. Je crois que c'est la seule solution pour toi, mais je préfère te laisser le choix.

Au mot esclave, la muse cessa immédiatement de bâfrer et se retourna vers la jeune femme. Ses mèches crasseuses et désordonnées recouvraient son visage mais pas assez pour cacher son œil vide ou pour masquer l'éclat de colère et de terreur qui avait envahit la pupille valide:
- Non... Non... Plus jamais...

Son regard allait de l'intérieur de la cellule à sa sauveuse, ses mains tremblaient, crispées sur un reste de viande froide et d'incontrôlables pulsions déployaient à moitié ses ailes. Plus jamais elle ne serait l'esclave de qui que ce soit. Elle était libre maintenant c'était l'autre qui l'avait dit:
- Je m'appelle Azure. Aza si tu y tiens. On ne devrait pas trop traîner.
- Libre... Je suis libre... Plus esclave... Jamais !

Son cri avait résonné alors qu'elle avait renversé la chaise et se dressait de toute sa petite taille, un éclair vengeur ayant empli son regard. Qui voulait de nouveau l'emprisonner ? Qui voulait de nouveau la faire souffrir ? Elle ne retournerait pas au cachot:
- Jamais !

Se défendre... On ne la capturerait plus ! Pas vivante en tout cas. Rien sur la table qui puisse se révéler utile mais il y avait un tiroir ouvert à proximité. Bondissant dessus, la muse stoppa net lorsqu'elle en découvrit le contenu. Au côté de quelques autres petites lames trônait son couteau. Celui qu'elle utilisait autrefois pour fendre la peau des bêtes et qui avait égorgé plus d'un envahisseur. Perturbée, elle avança une main tremblante vers l'arme et s'en saisit vivement comme si elle craignait de le perdre de nouveau. Le toucher réconfortant lui rendit une partie de sa raison, et elle sembla examiner la pièce d'un oeil nouveau. Pourquoi voulait-elle une arme déjà ?

Elle se retourna de nouveau vers la jeune femme... Azure si elle avait bien entendu. Elle avait dit quelque chose qui l'avait énervée mais quoi ? Elle s'assit, songeuse sur le siège le plus proche et fut étonnamment surprise de constater à quel point le velours du mobilier semblait doux et confortable par rapport au sol dur et rocailleux de son cachot. Savourant ce petit plaisir, elle finit par se rappeler de la proposition de sa sauveuse:

- Je ne veux plus être esclave... Plus jamais... Je veux juste... Rentrer chez moi. Un lit, un vrai c'est tout ce que je veux.

Sa voie tremblotait tandis que son poing serrait le manche de l'arme à s'en faire blanchir les phalanges:
- J'aurais un lit hein ?
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-11-30, 20:18

La réaction de la muse la fit tressaillir, elle s'écarta soudainement pour la laisser paniquer en tous sens. Azhura ne comprenait pas ce qui devait se passer dans le crâne de la créature car celle-ci allait frénétiquement dans la pièce à la recherche de quelque chose. Sa voix s'éleva, trop forte; la catin eut envie de lui tordre le cou pour qu'elle se taise, elle allait les faire prendre. Reprendre, dans son cas.

" Libre... Je suis libre... Plus esclave... Jamais ! Jamais ! "

Elle farfouilla partout, retourna vers le tiroir resté ouvert et saisit le poignard qu'Azhura avait cru bon de laisser à sa place. Une boule se serra dans sa gorge: dramatique erreur que de laisser une personne aussi mentalement dérangée qu'une torturée avec une arme! Sans même hésiter un instant, elle se jeta sur sa sacoche et en sortit sa dague; prête à se défendre de cette nouvelle menace impromptue. Puis elle se rendit compte que son geste était purement inconsidéré: l'autre ne possédait presque pas suffisamment de force pour se mouvoir, comment pourrait-elle combattre ? Lever le bras lui serrait même difficile.

" Je ne veux plus être esclave... Plus jamais... Je veux juste... Rentrer chez moi. Un lit, un vrai c'est tout ce que je veux. "

Elle se laissa chuter sur un siège de velours rougeâtre. Décidément, elle ne s'avérait pas tout à fait aussi normale qu'Azhura s'y attendait.

" J'aurais un lit hein ? "

La question la laissa pétrifiée, à regarder fixement la petite créature dérangée assise dans un fauteuil beaucoup trop grand pour elle: ses pieds peinaient à toucher le sol. Elle acceptait sa proposition, alors ? C'était sans doute la meilleure chose pour elle, d'un côté. La jeune femme tenta de se convaincre du bienfait de son action, et répondit d'une voix rendue aiguë par la tension;

" Bien sur. Tu auras le mien, j'étendrais un matelas au sol pour moi. "

Mentait-elle ? Quelque part, elle se le demanda: ce serait à elle de dormir au sol, et elle n'en avait guère envie. Réellement pas. Quelle idée stupide était-elle en train de réaliser ? Elle fit la moue en regardant la créature. Les dieux avaient grand intérêt à bien lui rendre ce geste !

" Mais... s'il te plaît, ne traînons pas ici. Il nous faut partir et nous hâter si nous souhaitons survivre. Je n'habite pas très loin. "

Elle lança un regard en biais à l'âtre désormais plus qu'éteint et obscurci par les cendres, et se retourna vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit silencieusement. Elle observa la couloir de pierre simple avec anxiété. Personne.

Azhura se prit à espérer que cela serait ainsi jusque chez elle: sans doute à tort.
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2009-12-11, 01:05

- Bien sur. Tu auras le mien, j'étendrais un matelas au sol pour moi.

Les paroles de la jeune femme firent leur chemin dans l'esprit dérangée de la petite créature et eurent un effet plus qu'apaisant sur ses nerfs à vifs. Elle ne lâcha pas son arme pour autant mais se décrispa complètement. Impressionnant à quel point quelques mots pouvaient soulager les esprits les plus torturés. Sa sauveuse, par contre, semblait tout sauf détendue. Une dague en main et un air mi-surpris mi-agressif sur le visage, elle avait apparemment eu l'intention de combattre quelqu'un mais la muse ne voyait vraiment pas qui. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, observant avec curiosité l'attitude étrange de la jeune femme. Y avait-il un danger qu'elle ne percevait pas ?
- Mais... s'il te plaît, ne traînons pas ici. Il nous faut partir et nous hâter si nous souhaitons survivre. Je n'habite pas très loin.

C'était donc ça Elle avait peur qu'on les surprenne ! La muse hocha la tête d'un air entendu tandis qu'un sourire presque enfantin éclaircissait son visage et qu'elle tentait de se relever. La maisonnée était vide elle en était certaine. Elle avait tellement eu le temps d'écouter ce qui s'y tramait, tellement eu le temps de chercher un moyen de s'échapper... Mais celui-ci ne lui était jamais apparut. Il fallait rassurer l'humaine, elles n'avaient rien à craindre pour l'instant. S'approchant en chancelant de la porte où sa sauveuse se tenait, elle prit la parole:
- Il n'y a personne ici. Je les ai tellement écoutés, tellement entendus crier, hurler... Ils se battaient parfois ou bien s'aimaient. Ils ne s'en sont jamais aperçus... Trop bêtes... Trop méchants...

Sa propre voix la surprit. Hésitante, vacillante, parfois un peu trop suraigüe. Une voix que la folie altérait. Etait-elle folle? Ce serait normal après tout, elle avait subie tant de chose... Son regard se perdit de nouveau dans le reflet que lui présentait la lame de son poignard. Elle aurait tellement aimé ôter la vie de ce porc... D'abord elle l'aurait énuclée comme lui l'avait fait puis elle l'aurait lacéré, éventré peut-être même décapité...

Le grincement de la porte la tira de ses songes. Il fallait partir. Sa vengeance avait été accomplie par une autre. Tant pis, elle la prendrait sur un autre chérubin, puis sur un autre et ainsi de suite jusqu'au dernier:

- Il n'y a vraiment personne... Du moins dans la maison j'en suis convaincue.

Affichant l'air le plus déterminé qu'elle pouvait, la muse s'engagea dans le couloir de pierre. Elle franchit les derniers mètres qui la séparaient de la porte de sortie en s'accrochant plus ou moins fort au mur et s'empara de la poignée avant de jeter un coup d'œil interrogatif à l'autre.


Dernière édition par Eena Dalenea le 2010-01-27, 23:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Esclavagisme   Esclavagisme Empty2010-01-27, 21:29

La cité était endormie. Azhura l'avait bien sur déjà remarqué, mais la constatation semblait plus criante encore à cette heure-ci. Autrefois, les magasins brillaient encore des bougies dans leurs vitrines, les rues grouillaient d'animation et de rire. Tout était mort avec les Chérubins.
Comme si un couvre-feu était imposé la nuit, chez eux. L'atmosphère n'en était que plus tendue. Les gens comme elle, munis d'un "laisser-pisser", en éprouvait d'autant plus de crainte qu'il pouvait se faire détrousser à chaque ruelle, chaque petit coin d'ombre. Les envahisseurs avaient importés leurs coutumes et leurs manières belliqueuses: le vol, le viol et le meurtre en faisait partie.
Certes, Azhura y était habituée voire même proche, car elle pratiquait assidûment et le vol, et le meurtre, tandis que le viol faisait finalement parti de son métier. Mais jamais cela n'allait contre sa volonté. Horrible, oui, les choses qu'elle accomplissait l'étaient sûrement; mais devant l'étalage de violence des Chérubins, elle ne restait qu'une petite joueuse.

Leur avancée se fit rapide, malgré la difficulté de la muse à se mouvoir et se déplacer. Elle devait avoir subi de lourdes tortures; il lui restait du sang sur le visage, et ses yeux reflétaient une peur indicible qu'Azhura ne souhaitait même pas regarder: elle se sentait honteuse d'avoir eu une sorte de "traitement de faveur". Certaines personnes auraient répliqué "chacun sa merde". Puisse-les dieux lui revaloir son geste de bienveillance.

Les pavés froids succédèrent à de larges escaliers de bois puis à une petite chambre où trônait, dans le peu de place, un lit confortable, une bibliothèque modeste et une sorte de bassine-cuisine. Sur le sol, des parchemins de formules d'alchimie, et quelques matériels; alambic, réchaud notamment.
Azhura poussa doucement la muse en essayant de la toucher le moins possible, afin de refermer la porte derrière elle.


" Voilà mon lieu d'habitation. Fais comme chez toi. Je redescends te chercher de la nourriture. "

Le "garde-manger", contrairement au meuble des ingrédients qu'Azhura avait placé à la tête de son lit, se trouvait dans la cave jointe à celle de son voisin...
Elle ressortit en espérant retrouver la créature torturée à son retour.




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Esclavagisme

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