Il ne devait pas être beaucoup plus de quatre heures du matin. Pourtant, les gardes qui somnolaient sur les tours qui dominaient la porte de la ville virent bien s'approcher de la cité une elfe d'une vingtaine d'année qui courait lestement vers la porte. Il fallut d'ailleurs la vue perçante et les trente années d'experience de Falgiw, le capitaine des gardiens de portes, pour la repèrer.

-Ohlà! tonna Falgiw. Les portes ne sont ouvertes qu'à cinq heure et demie, avant, personne ne passe, sauf les hérauts et les messagers.

Une flèche frôla la joue de Falgiw et alla se planter dans le renfort situé derrière lui. Le vieux capitaine n'avait pas eu le temps de voire la jeune elfe sortir son arc. Il allait se jeter sur le sien quand une deuxième flèche l'empècha de se baisser. Dix hommes se levèrent des murailles, leurs arcs bandés, leurs traits s'ajustant sur la figure de l'assaillante. Mais celle-ci disparu dans l'herbe aussi vite qu'elle était apparue. Le silence retomba sur la porte d'Avoriaz. Mais il fût aussitôt rompu par des cris d'alarmes. Usant de ses dagues comme des piolets, Lameleste se hissa avec une agilité surprenante en haut de la porte. Elle rengaina ses dagues et dégaina son fauchon si rapidement que les gardes n'eurent pas le temps de relever leurs arcs. L'elfe fendit un espace autour d'elle en faisant tournoyer sa lame. Puis, tel un ouragan, elle s'engouffra dans cette brèche, bondit de la muraille sur le toit d'une chaumière, du toit à la chaussée et disparut dans la ville. Falgiw refit le compte: aucun de ses hommes n'avait succombé à l'attaque, mais tous étaient fort éprouvés.

-Rien de mieux qu'un petit échauffement avant de découvrir un nouveau monde

Se dit Lameleste en gambadant tranquillement dans la ville endormie où elle venait d'entrer. Malgré l'heure matinale (à peine quatre heure et quart), la jeune elfe trouva une taverne ouverte, et qui plus est animée. Elle poussa doucement la porte et entra sans un bruit. À peine s'était-elle accoudée au bar qu'un vieil orc borgne se mit à hurler d'une voix à la fois tonitruante et appeurée:

-C'EST ELLE! C'EST ELLE! JE LA RECONNAIS! C'EST ELLE QUI A TUE TOUS LES AUTRES DANS LA FORÊT! C'EST LAMELESTE! IL FAUT LA TUER! IL FAUT...

L'orc bruyant n'eu pas l'occasion de terminer sa phrase. Tous le virent s'écrouler avec une flèche plantée dans le front alors que du sang noirâtre s'étalait sur le sol poussiéreux de l'auberge. Lameleste rangea son arc et se tourna vers le tavernier:

-Je suis mercenaire. Servez-moi un pichet de vin et la liste des annonces.

[Décision de modération suite à de nombreuses relances, avertissements, par mp, par mail, sur ce post, puis à deux bannissements de trois jours. Si tu veux contester ce qui arrive à ton personnage, envoie un message à Floradel Eni Keeha ou Ingrid Neels. Rappel de tes identifiants: Fina Linula, mot de passe habituel.]




-Je suis mercenaire. Servez-moi un pichet de vin et la liste des annonces.

-Et puis quoi encore ? hurla le tavernier de sa voix tonitruante. A LA GARDE ! A LA GARDE ! AU MEURTRE !
Dans l'auberge, le silence s'installa brutalement, tranchant net avec l'animation précédente. Deux hommes dans le fond se levèrent, sortant de leurs fourreaux des rapières acérées et brillantes.
-Jeune femme, vous vous croyez où là ? Les honnêtes gens ne s'égorgent pas. Cet orc n'avait rien fait. Vous allez vous calmer de suite et attendre l'arrivée des gardes qui s'occuperont de...

La "jeune femme" se jeta sur son interlocuteur avec une rage sans précédent, tentant lui aussi de le faire taire. Mais plus agile et entraîné que le vieil orc borgne, il esquiva l'attaque avec rapidité et donna un violent coup sur le poignet de l'elfe, qui lâcha son arme. Il asséna ensuite un second choc dans son torse, la coupant dans son élan. Tandis qu'elle reprenait ses esprits, inspirant et expirant avec mal après l'arrêt brutal de l'autre homme, elle sortit son fauchon.
A peine eut elle dressée sa garde qu'une lame lui transperça l'épaule dans une gerbe de sang.
-On t'avais dit de te calmer ! cria son meurtrier, retirant sèchement l'arme du corps maintenant effondré de Fina. Maintenant, silence !
Quand les puissants gardes arrivèrent, il ne purent que la regarder mourir, en se vidant de son sang. Puis, aidés de leurs compagnons, ils emportèrent les dépouilles des deux gisants et ne revinrent pas.


Le sol fut lavé, l'auberge ré-ouverte.
Puis les affaires reprirent...