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 Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais

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MessageSujet: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-12, 02:48

La nuit était fort calme. En tout cas, les rumeurs qui d'habitude montaient des fourrés et autres tourbières du marais lui semblaient moins bruyantes ce soir... Peut-être parce que pour une fois, leur petit campement s'était établit sur un terrain à peu près sec. Peut-être également parce que leur nombre ne cessait de croître. Depuis la création de la rébellion, les hommes semblaient tomber du ciel: un tel avait fuit son maître à la faveur de la nuit après avoir copieusement servit les gardes en vin; un autre avait tout simplement tué son chérubin pour s'enfuir; un autre encore avait même réussit à emmener quelques compagnons d'infortune avec lui. Et tous ou presque pensaient que les marécages formaient une excellente cachette. Bien sur, certains avaient malencontreusement croisés une ou deux vouivres mais la plupart avait réussis à les rejoindre. Pour les autres, il fallait aller les chercher dans les rocheuses, parfois pas bien loin de Suden ou bien plus au nord dans les profondes forêts du nord. Mais une chose était sure, Floradel avait bien travaillée. De deux, blessés et démotivés qu'ils étaient, ils atteignaient à présent une bonne quarantaine de résistants à l'oppression des chérubins. Oh bien sur, leur mouvement n'était pas réellement important pour le moment mais Léandre se prenait à croire que cela évoluerait malgré toute la fatigue et la peine qui l'accablait. Il avait relativement peu dormi ces derniers temps, toujours à devoir surveiller les abords du camp; à devoir rester aux aguets pour les autres, ceux qui n'avaient pas encore eu leur content de souffrances... Mais très prochainement, ils seraient en mesure de lancer des opérations de sauvetages, d'abord aux abords de Kyr, puis ils pourraient fonder d'autres campements invisibles un peu partout sur le continent et espérer réussir un jour à libérer Keiter... Et à détruire les chérubins. Ses poings se crispèrent de colère tandis que les images des dernières années repassèrent en boucle devant ses yeux. Il avait eu la chance de ne pas connaître l'esclavage mais il s'était juré de tout leur faire payer: les massacres, la destruction des différentes cités, la disparition de sa propre famille... Tout! Leurs dirigeants tomberaient sous ses coups, leurs épées se briseraient sous sa charge comme de la paille sous les sabots d'un cheval. Et s'il ne les éliminait pas, il serait au moins l'instigateur de leur chute:
-M'sieur Léandre?

Le sabreur sursauta, tiré brusquement de ses pensées par un homme qu'il n'avait pas vu venir. Il faisait parti des derniers arrivés: un ancien milicien d'un petit village au nord-ouest de Kyr. Des cheveux châtains, coupés courts et en bataille surplombaient un visage d'homme des champs: des traits assez rudes et un teint hâlé par la vie à la campagne. Un hématome surplombant son arcade sourcilière était la seule trace qui témoignait de son arrivée récente. Il portait une vieille armure qui n'avait pas du servir depuis un bout de temps ainsi qu'une sorte de pilum ayant lui, au contraire, peut-être trop servi, mais les rebelles étaient pour l'instant incapables d'obtenir du matériel correct et faisaient avec ce qu'ils avaient: anciennes armures retrouvées dans les ruines d'un village, équipements de chérubins solitaires pour ceux qui avaient eu la chance d'en croiser un etc... L'homme semblait attendre que le sabreur l'autorise à parler, ce qu'il fit d'un signe de la main:
-'Scusez moi de vous déranger m'sieur mais comme qu'y dirait que m'dame Keeha vous appelle.
-Ah? Très bien je vais la rejoindre. Merci de m'avoir prévenu.

L'homme acquiesça d'un signe de tête et retourna vers le campement. Léandre quand à lui resta quelques minutes de plus à observer les marais. L'air était frais et humide... Normal somme toute pour un marais. Il fallait espérer que personne ne tomberait malade. Il se décida enfin à retourner vers la petite caverne qu'ils avaient dégotée au fil de leurs errances. Elle était mal orientée et laissait filtrer de nombreux courants d'air mais avait le mérite d'être au sec et de pouvoir abriter une bonne vingtaine de personnes, les autres devant se contenter pour seul toit, des étoiles et des quelques tentes qu'ils avaient réussis à subtiliser. Aucun feu, aucune lumière ne filtrait. Seules quelques torches luttaient vaillamment contre l'obscurité à l'entrée de la caverne où s'était installée Floradel et son "état major" constitué de Léandre et... deux trois pequenots qu'elle avait du juger suffisamment importants pour l'épauler. Il aurait de toute façon fallut choisir des gens pour diriger là où elle ne pouvait être. Il ignorait encore pourquoi on voulait le voir mais il en profiterait dans tous les cas pour lui faire part de ses divers rapports et de son inquiétude quand à leur futur manque de place si d'autres esclaves venaient à les rejoindre. C'est donc d'un pas décidé qu'il pénétra l'abri, enjambant les quelques maigres paquets sur son chemin et évitant de bousculer un peu trop violemment qui que ce soit.
Sarah Eni Keeha


Sarah Eni KeehaDouce-Amère — Admin-Fonda-MJ
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Dons & Capacités : Maîtrise de l'arc basique, maîtrise de la dague basique, port de l'armure légère, port de l'armure moyenne.
Inventaire : Armure moyenne complète (corset, manteau, genouillères, épaulières, gants, bottes, le tout en cuir, ceinture à large boucle), arc long elfique en bois ouvragé, dague en acier, sac de provisions (pommes, pain elfique), sacoche de potions (voir items).
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-13, 00:32

-Vous allez me le chercher tout de suite où je vous fais dormir dans le marais sans rien d'autre qu'un bout de saucisson sec la nuit prochaine !

-Bien m'dame, bien.

Derrière son paravent, Floradel soupira. Moment de solitude. Un long soupir, contenant toute la lassitude accumulée encore et encore par ces mois de difficultés. Bientôt le vase déborderait, et elle aurait besoin de s'acharner sur quelqu'un. Un pauvre type mal luné qui l'aurait bousculé au réveil, ou qui aurait dit le mot de travers, et elle lui cracherait tout son venin.
Elle commençait à avoir froid. En sous-vêtements, elle ne parvenait pas à enfiler son pantalon: il était trop serré à la taille et tirer dessus lui appuyait les hanches, tordant sa cicatrice. Avoir besoin d'une gentille âme pour l'habiller commençait aussi à lui frapper les nerfs au couteau. Du genre même, à lui remuer ledit couteau dans sa plaie, en fait. Elle s'empourpra. C'était ridicule et humiliant d'avoir besoin de son garde du corps pour enfiler une saleté de chemise, un chandail et des pantes alors qu'elle avait dirigé Avoriaz et combattu les chérubins! Réduite à néant juste à cause de cette blessure.
Le pire, et le plus frustrant encore, c'est qu'elle parvenait à se mouvoir correctement, et ne sentait la douleur qu'après un choc dans ses jambes ou son dos. Personne ne parvenait donc à comprendre pourquoi elle quémandait Léandre un matin sur deux. A tous les coups, quelques abrutis colportaient des rumeurs tordues, et bientôt, elle se retrouverait à être accusée de faire des cochonneries avec...
Elle n'osa pas y penser.

-Mais qu'est-ce qu'il fait, il est parti se baigner dans les marécages ou quoi ?!

Quand il passa son adorable crâne de bienfaiteur par dessus le paravent, elle lui tira une tête d'enterrement.

-J'en peux plus Léandre, de tout ça, de ne pas pouvoir faire ces... idioties toute seule. Et je ne supporte plus ces marais, cette odeur pestilentielle, ces arbres pourris et autres souches moisies. J'en peux plus, tu comprends ? Faut qu'on se tire de là, sinon, les chérubins vont nous retrouver suicidés !
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-13, 02:33

La caverne n'était pas bien profonde et Léandre parvint rapidement à la partie réservée à son employeuse. Il n'y avait personne contrairement à ce à quoi il s'attendait. Floradel ne l'avait pas fait venir pour entendre tel ou tel rapport mais pour une tout autre affaire bien plus gênante en réalité. Le paravent dressé lui arracha un sourire compatissant et il déposa son heaume sur le premier paquet à portée de main. C'était devenu comme un rituel depuis tout ce temps. S'approchant du paravent, il frappa poliment avant de passer la tête par dessus, histoire de respecter d'anciennes convenances oubliées depuis bien des années maintenant. Le visage boudeur de la jeune femme, à moitié enfilée dans son pantalon, tremblante de froid et empourprée par sa propre gêne faillit lui arracher un rire nerveux:
-Je vous avais dit de ne pas forcer. Comment voulez vous que votre dos cesse de vous faire souffrir un jour si vous persistez à vous tordre dans tous les sens de la sorte?

Il passa derrière le meuble et s'agenouilla afin de pouvoir remonter lui même l'habit:
-J'en peux plus Léandre, de tout ça, de ne pas pouvoir faire ces... idioties toute seule.
-Restez bien droite.
-Et je ne supporte plus ces marais, cette odeur pestilentielle, ces arbres pourris et autres souches moisies. J'en peux plus, tu comprends ? Faut qu'on se tire de là, sinon, les chérubins vont nous retrouver suicidés !

Le sabreur acheva de remonter le pantalon et se releva pour s'emparer de la chemise de lin qui trainait à proximité:
-Il se trouve que ça fait un moment que j'y réfléchis aussi. Tendez le bras s'il vous plait... Notre situation est actuellement assez précaire et si nous continuons à ramasser ainsi tous ces hommes, le marais ne sera plus assez grand pour tous nous cacher. L'autre maintenant...

Le garde du corps aida le bras de la jeune femme à passer dans la manche sans que celle-ci n'ait besoin de se contorsionner puis la laissa l'attacher seule avant d'attraper le dernier vêtement et de poursuivre:
-Levez les bras... Voila, j'ai donc pensé qu'il nous faudrait bientôt migrer à moins que nous ne découvrions d'ici peu LA cachette miracle... Il laissa un blanc le temps que la tête de l'intezndante ne franchisse le col ... Mais j'en doute fort... Depuis le temps que nous sillonnons cette région, il me semble que nous ne trouverons pas mieux que ce petit rocher. Les rocheuses et les forêts du nord sont toutes aussi risquées que cet endroit mais elles sont plus saines, sèches et moins "pourries" en plus d'être plus spacieuses et d'offrir quelques cachettes intéressantes.

Tout en parlant, le soldat avait achevé d'enfiler le chandail en question avant de quitter l'abri du paravent, se dirigeant vers son heaume, toujours en équilibre sur un petit tas de vêtements:
- Notre gros problème reste donc de faire voyager autant de monde le plus discrètement possible. Nous ne pouvons de toute façon pas rester ici: impossible de chasser, le terrain est bien trop traître et les sables mouvants nous engloutissent plus d'hommes que les chérubins ou les prédateurs. De plus, la question du matériel risque de se poser à tout instant sans parler du manque de place...

Le sabreur faisait maintenant fonctionner sa matière grise, tentant de trouver la solution à un problème qu'il avait retourné maintes et maintes fois durant la journée:
- Les forêts du nord ne sont pourtant pas si sures... Elles sont coincées entre Avoriaz et la côte d'où ces... Créatures ont débarquées... Il avait prononcé les derniers mots avec un dégout non dissimulé ... Mais les rocheuses jouxtent Suden et le climat y est très rude durant l'hiver... Nous pourrions essayer les plaines de Symph mais elles offrent trop peu de cachettes... Vraiment je ne sais plus quoi en penser. Où que nous allions se dressent des ennemis à n'en plus finir.

Le soldat lâcha un profond soupir pessimiste et s'adossa à la paroi, se frottant les yeux d'un air las:
-Sans parler de nos propres conflits internes... Ces idiots ne réalisent pas qu'ils ne retrouveront peut-être jamais leur confort...

Regardant de nouveau la jeune femme, Léandre prit conscience de l'état de fatigue dans lequel tous deux se trouvaient. Le visage de Floradel était creusé par l'épuisement et la misère de leurs conditions de vie. De gigantesques cernes ornaient maintenant ses yeux et ses cheveux, autrefois sa fierté, n'étaient plus que des crins rêches même pas un tant soit peu coiffés. Elle restait jolie malgré tout mais cette vie ne permettait pas que l'on prenne soin de soi... Il fallait fuir, sans cesse, toujours courir pour éviter de subir toutes ces atrocités. Fuir pour que tous ces sacrifices ne soient pas vains. Il pensa un instant qu'il ne devait pas avoir plus fière allure, ce qui lui arracha un faible sourire épuisé. Toutefois, la réalité se chargea de le ramener de sur terre. Il fallait se repencher sur tous ces problèmes... C'était le seul moyen qu'il trouvait pour éviter de se lamenter sur son sort comme certains. Le seul moyen qui l'empêchait de pleurer et de se laisser mourir: le travail:
-Nous n'avons pas le choix. Il nous faut partir... La question est: vers où?
Sarah Eni Keeha


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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-13, 11:16

-Il se trouve que ça fait un moment que j'y réfléchis aussi. Tendez le bras s'il vous plait... Notre situation est actuellement assez précaire et si nous continuons à ramasser ainsi tous ces hommes, le marais ne sera plus assez grand pour tous nous cacher. L'autre maintenant...

Léandre l'aida avec la bonté dont il faisait preuve depuis les premières heures. Depuis le début, depuis cette neige, ce paysage blanc, ce sang sur son palais, sa langue, et le froid intense. Elle le regarda se démener, le remerciant intérieurement pour tout ce qu'il avait accompli pour elle, sans demander de contre-partie. Parfois, on pouvait compter sur certaines personnes plus que d'autre. Un mince sourire désolé se traça sur ses lèvres fines, chassant la honte et la colère de son visage. Puis, elle se concentra sur la tâche qu'elle tentait d'accomplir. Elle leva les bras.

- Voila, j'ai donc pensé qu'il nous faudrait bientôt migrer à moins que nous ne découvrions d'ici peu LA cachette miracle...... Mais j'en doute fort... Depuis le temps que nous sillonnons cette région, il me semble que nous ne trouverons pas mieux que ce petit rocher. Les rocheuses et les forêts du nord sont toutes aussi risquées que cet endroit mais elles sont plus saines, sèches et moins "pourries" en plus d'être plus spacieuses et d'offrir quelques cachettes intéressantes.

- Notre gros problème reste donc de faire voyager autant de monde le plus discrètement possible. Nous ne pouvons de toute façon pas rester ici: impossible de chasser, le terrain est bien trop traître et les sables mouvants nous engloutissent plus d'hommes que les chérubins ou les prédateurs. De plus, la question du matériel risque de se poser à tout instant sans parler du manque de place...

- Les forêts du nord ne sont pourtant pas si sures... Elles sont coincées entre Avoriaz et la côte d'où ces... Créatures ont débarquées... Mais les rocheuses jouxtent Suden et le climat y est très rude durant l'hiver... Nous pourrions essayer les plaines de Symph mais elles offrent trop peu de cachettes... Vraiment je ne sais plus quoi en penser. Où que nous allions se dressent des ennemis à n'en plus finir..


Habituellement, les gens ne réussissaient pas placer une seule phrase bien tournée en présence de Floradel, pour deux raisons. La première était simplement que l'ancienne Intendante coupait la parole en permanence, et ne prenait ses propres dires que comme les uniques valables et intelligents: si autrefois, cela se révélait souvent faux, désormais entourée des paysans et autres gueux survivants, il s'avérait qu'elle détienne toujours plus de raison et de finesse qu'eux. La seconde était qu'auparavant, elle impressionnait par sa carrure, son port de tête royal, sa hargne et quelque part, sa beauté. Mais cette seconde raison s'étant envolée au fil des mois, avec sa blessure qui l'empêchait de se tenir noblement, et sa beauté altérée par des semaines d'absence de bains, de coiffure...
Léandre, en plus, semblait la seule personne capable de parler en sa présence sans déblatérer des idioties en nombre: raison pour laquelle elle le laissait divaguer.

-Sans parler de nos propres conflits internes... Ces idiots ne réalisent pas qu'ils ne retrouveront peut-être jamais leur confort...

Mais peut-être fallait-il lui dire, désormais. En un rien de temps, Floradel avait été habillée par son protecteur. Elle fit la moue, elle y travaillait seule depuis une dizaine de minutes et ne parvenait à rien, et lui, en si peu de temps...
Elle referma les boutons de sa chemise sur sa poitrine et son ventre plus que pâle, elle ne voyait plus le soleil depuis longtemps.

-Nous n'avons pas le choix. Il nous faut partir... La question est: vers où?


Elle releva la tête sur son "géant", Léandre, qui à côté d'elle paraissait dominer la caverne de sa carrure de sabreur. Une force d'acier, un cœur d'or. Il lui fallait une quarantaine d'hommes ainsi, pas des gueux!

-Il va falloir que je te le dise. Dans le sud-ouest, sur les côtes, là où les montagnes rejoignent étrangement la mer, il existe un château nommé Peragaald. Autrefois, Maran Eni Lins y vivait. Ne rigole pas, je sais, j'ai des centaines d'oncles. Quoiqu'il en soit, les chérubins ont du le prendre, mais il a été construit comme toutes les forteresses, avec beaucoup de failles à l'arrière, pour fuir. Nous pouvons le reprendre. Quitte à sacrifier la moitié des abrutis qui nous servent de combattants. Il nous suffirait de piller un ou deux villages, les fourches tuent aussi bien que les glaives.

Son idée tenait du suicide collectif, mais Léandre avait raison, il finirait tous bouffés ou aspirés par des sables mouvants s'ils continuaient à rôder dans les parages, et seraient un jour ou l'autre découverts. Autant prendre les devants. Elle en avait sacrément marre de se terrer ici, et posséder une forteresse les aiderait beaucoup.

-C'est notre terrain. On le connaît. On s'infiltre, on massacre, on prend le contrôle. Si nécessaire, je suis prête à me détruire le dos pour mener les...
le mot lui arracha un soupir résigné, troupes.

Elle regardait désormais Léandre dans les yeux, un air à la fois déterminé et résigné sur le visage, de celle qui compte presque y passer dans cette dernière bataille, ayant perdu son courage quelque part dans ces tourbières autour.

-Le problème, ce sera leur contre-attaque.

Elle n'osa même pas imaginer le massacre.

-J'en ai marre Léandre, on arrive à rien, et je n'ai plus d'idées valables. Je ne suis pas chef de guerre, j'étais intendante!

Des larmes perlèrent au creux de ses yeux, elle allait craquer. Doucement, elle se serra contre son garde du corps, une étreinte plus qu'amicale sinon honteuse qu'elle regretterait sûrement, mais elle ne connaissait plus l'amour depuis sept années déjà...
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-13, 21:59

-Il va falloir que je te le dise.

Le garde haussa un sourcil interrogatif mais attendit patiemment la suite:
-Dans le sud-ouest, sur les côtes, là où les montagnes rejoignent étrangement la mer, il existe un château nommé Peragaald. Autrefois, Maran Eni Lins y vivait. Ne rigole pas, je sais, j'ai des centaines d'oncles. Quoiqu'il en soit, les chérubins ont du le prendre, mais il a été construit comme toutes les forteresses, avec beaucoup de failles à l'arrière, pour fuir. Nous pouvons le reprendre. Quitte à sacrifier la moitié des abrutis qui nous servent de combattants. Il nous suffirait de piller un ou deux villages, les fourches tuent aussi bien que les glaives.

Il ne riait pas. Bien au contraire, cette place forte était une vraie bonne idée. Un endroit abandonné, éloigné de tout, pas stratégiquement important... Pour les chérubins en tout cas. Le problème majeur résidait effectivement sur leur manque d'équipement et de véritables combattants:
-C'est notre terrain. On le connaît. On s'infiltre, on massacre, on prend le contrôle. Si nécessaire, je suis prête à me détruire le dos pour mener les... Troupes.

Léandre continuait de rester silencieux. C'était peut-être leur unique chance mais si le château était réellement occupé par une troupe de chérubins...
-Le problème, ce sera leur contre-attaque.

Voila... S'ils voulaient attaquer, ce ne serait pas sans pertes et puis même... Il s'agissait quand même d'un château, un rempart conçut pour bloquer des troupes ennemies le temps d'aller chercher des renforts. S'ils attaquaient de front ce serait une vraie boucherie, fourches ou pas; soldats entrainés ou pas!
-J'en ai marre Léandre, on arrive à rien, et je n'ai plus d'idées valables. Je ne suis pas chef de guerre, j'étais intendante!

Léandre fut presque surprit. Certes, Floradel était épuisée mais elle avait tenue le coup jusque là, prenant des décisions vitales et leur permettant d'échapper jusque là aux chérubins. Mais elle semblait vraiment à bout. De bien frêles épaules pour un bien lourd fardeau en réalité. Aussi, lorsqu'elle se serra contre lui, il l'enlaça. Aucune intention derrière ce simple geste. Juste un peu de chaleur humaine pour réconforter deux âmes affaiblies. Ils restèrent ainsi pendant quelques instants avant que le garde du corps ne se décide à la repousser gentiment. Le temps n'était pas aux amourettes... Ils avaient un continent à reprendre:
-Nous allons reprendre ce fort.
Sa voix était calme et résolue... Bien plus qu'il ne l'était en réalité:
-C'est notre seul plan potable pour le moment en tout cas. Certes le combat ne sera pas simple mais en utilisant les passages secrets pour entrer au lieu de sortir... Peut-être que...

Il dévisagea sa jeune maîtresse, ses méninges élaborant déjà une pseudo stratégie d'attaque:
-Je ne connais absolument pas le dit château en question mais vous si n'est-ce pas? En ce cas, nous pouvons nous débrouiller pour attaquer par derrière, éliminer rapidement nos opposants et organiser notre défense avec un minimum de pertes et votre dos devrait vous permettre de nous guider dans la place suffisamment rapidement.

Son visage redevint soucieux:
-Le plus dur sera donc de convaincre les gueux en question et de les amener là bas tout en récoltant l'équipement en route... En supposant qu'on ne croisera pas trop de chérubins...

Un faible sourire d'espoir illumina finalement son visage:
-Souhaitez vous le leur dire vous même?
Sarah Eni Keeha


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Second compte : Floradel Eni Keeha
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-13, 23:32

Il lui rendit son étreinte, puis se dégagea doucement.

-Nous allons reprendre ce fort. C'est notre seul plan potable pour le moment en tout cas. Certes le combat ne sera pas simple mais en utilisant les passages secrets pour entrer au lieu de sortir... Peut-être que...

Peut-être que... qu'ils ne finiraient pas en chair à boudin ou en amuse-gueule.
Avec beaucoup de chance, les esclaves du château se retourneraient aussi contre les chérubins, mais le problème resterait le même par la suite: si ces créatures décidaient de reprendre la forteresse, cela se déroulerait sans faste ni cérémonie: ils massacreraient tout le monde.

-Je ne connais absolument pas le dit château en question mais vous si n'est-ce pas? En ce cas, nous pouvons nous débrouiller pour attaquer par derrière, éliminer rapidement nos opposants et organiser notre défense avec un minimum de pertes et votre dos devrait vous permettre de nous guider dans la place suffisamment rapidement.

Elle se permit à sourire. Son dos ? Ce qu'il lui fallait, c'était de l'intelligence comme dix et de la mémoire comme cents pour se rappeler des corridors, des couloirs, des salles, de par où commencer, et finalement, de quelle tactique utiliser avec de pauvres bougres ne maniant même pas l'épée contre des créatures dont le combat signifiait la vie.

-Le plus dur sera donc de convaincre les gueux en question et de les amener là bas tout en récoltant l'équipement en route... En supposant qu'on ne croisera pas trop de chérubins...

Floradel soupira. Un autre obstacle: personne ne souhaitait se lancer vers la mort, et elle ne pourrait leur mentir. Elle ne pouvait se voiler la face, cette idée ne valait rien et ils y passeraient tous, mais pour motiver les troupes, mieux valait éviter d'adopter ce discours.

-Souhaitez vous le leur dire vous même?

Elle baissa les yeux. Qu'il en soit ainsi, après tout. Tous ces gueux avaient foi en elle, peut-être parviendrait-elle à les convaincre.

Floradel posa ses mains sur ses hanches en estimant son habit: correctement enfilé, elle ne passerait pas pour une idiote. Elle se dirigea vers un coffre qu'ils avaient posés là dans la "construction" du campement, d'une taille minime et d'un aspect classique, bois de chêne, serrure de bronze. Elle l'ouvrit et en tira les épaulières de fer ouvragé, les gantelets et le plastron des habits d'honneurs qu'elle avait porté, six ans auparavant, sur le champ de bataille où le sort de Keiter bascula. Léandre l'aida à les enfiler, dans son aimable bonté, et elle lui fit un grand sourire, fière de pouvoir reprendre le combat réellement.

-Allons, motivons un peu tous ces paysans. Nous avons une révolte à mener!

Elle se redressa la plus droite possible, ignorant la pulsation qui débuta dans le bas de son dos et annonçant déjà qu'elle devrait quitter cette position dans une vingtaine de minutes, et se dirigea vers la sortie de la grotte.

L'air pur -aherm, pardon.
L'air vicié du marais lui atteint les narines alors que le soleil peu élevé dans le ciel réchauffait son visage pâle, et se reflétait sur ses cheveux mal coiffés. Elle regarda son camp: deux tentes un peu bancales, quelques feux de bois à moitié éteints par la rosée et les hommes. Derrière elle, tout le monde sortait de la grotte lentement pour se placer devant elle: Floradel ne sortait que rarement, et la voir ainsi au jour semblait si peu naturel que cela en devenait phénomène de foire. Elle observa les quelques rebelles, bien que cette dénomination ne leur aille que très peu, et ne put s'empêcher de voir dans leurs yeux la crainte, la peur et le désarroi. Si l'atmosphère lui frappait sur le système, ces hommes eux, se faisaient lentement happer par le marais.
Ils paraissaient pourtant vigoureux: le teint hâlé, les muscles saillants, certains même souriaient. Un exploit que personne ne soit décédé de maladie. Certes, ils avaient tous du faire le deuil de deux de leurs camarades, le premier un grand et fort forgeron, la trentaine bien tassée, qu'un rampant avait dévoré jusqu'à la moelle, et -cela avait beaucoup plus touché Floradel qui en cauchemardait encore la nuit- un jeune adolescent, la quinzaine, blond aux grains de beauté florissants, qui avait terminé sa triste existence dans une tourbière: il s'était bêtement noyé.
Elle refoula un soupir de désespoir, et cessa de contempler ses "soldats".

-Soldats ! Aujourd'hui est un grand jour. Je lis sur vos visages, dans vos mouvements que vous ne rêvez plus que d'un bon bain, d'un lit douillet et de la sécurité d'un logis. Vous n'en pouvez plus des marais.

Elle plaqua sa paume contre sa poitrine, et étendit ses doigts sur son cœur.

-Nous n'avons que trop perdu de temps ici. Je n'en puis plus, moi non plus. Il est temps d'agir. Nous nous mettrons en marche, mes amis, quand le soleil atteindra son zénith, et quitterons ces marécages nauséabonds pour ne plus y revenir.


Et vint le moment crucial, ce qu'elle ne voulait pas révéler, ce qu'elle aurait préféré chasser de son esprit; jamais personne ne devrait avoir à annoncer la mort à quiconque.

-Nous partons pour une forteresse nommée Peragaald, aux mains des chérubins. Nous allons le leur reprendre ! Nous sommes forts, déterminés, prêts, et je connais les passages souterrains qui nous permettront de prendre par surprises ces immondes créatures pour les renvoyer en enfer, d'où elles viennent toutes et pourriront toutes !

Elle ignora si elle serait réellement capable de se remémorer les "passages souterrains". Elle s'empêcha de se mordre la lèvre: mieux valait une petite omission, qu'un effronté mensonge.

-Il est temps de prendre enfin les armes et de se battre pour Keiter. Enfin.

Elle se tut, chercha Léandre dans son dos, ou à côté d'elle. Bon dieu, aide-moi. Je suis devenue nulle pour les discours aussi.
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-14, 03:29

Après un moment de silence, Floradel se décida et s'avança vers le coffre où reposait son "armure". Si tant est qu'on pouvait définir ça comme une armure. A la base prévue pour les parades militaires et pour les offices, cet assemblage de plaque ne valait rien face au plastron que portait le soldat mais était malheureusement la seule chose que l'intendante portait lorsqu'elle avait du affronter l'invasion. Au moins protégeait-elle plus la jeune femme que de simples vêtements en tissu. L'armure fut rapidement enfilée et la jeune femme adopta un visage plus radieux. Elle semblait avoir reprit du poil de la bête:
-Allons, motivons un peu tous ces paysans. Nous avons une révolte à mener!

En son for intérieur, Léandre était presque convaincu que ce château pouvait les sauver... Presque... Tout dépendait de l'importance qu'il avait aux yeux des chérubins. Remontant la petite caverne, et bientôt suivis des rebelles qui la peuplait, l'intendante et Léandre firent bientôt face à tout le groupe. C'est à ce moment précis que l'espoir de Léandre flancha bien qu'il n'en montra rien:
-Soldats ! Aujourd'hui est un grand jour. Je lis sur vos visages, dans vos mouvements que vous ne rêvez plus que d'un bon bain, d'un lit douillet et de la sécurité d'un logis. Vous n'en pouvez plus des marais. Nous n'avons que trop perdu de temps ici. Je n'en puis plus, moi non plus. Il est temps d'agir. Nous nous mettrons en marche, mes amis, quand le soleil atteindra son zénith, et quitterons ces marécages nauséabonds pour ne plus y revenir.

Une chose était sure, elle mettait du coeur à l'ouvrage. Les autres se regardaient, murmuraient entre eux... Visiblement, ils étaient curieux de savoir où ils partaient et probablement contents... La douche fut froide... Voire même glacée:
-Nous partons pour une forteresse nommée Peragaald, aux mains des chérubins. Nous allons le leur reprendre ! Nous sommes forts, déterminés, prêts, et je connais les passages souterrains qui nous permettront de prendre par surprises ces immondes créatures pour les renvoyer en enfer, d'où elles viennent toutes et pourriront toutes ! Il est temps de prendre enfin les armes et de se battre pour Keiter. Enfin.

Les avis étaient... Partagés... Devant l'enthousiasme de l'intendante, certains approuvaient, d'autres hésitaient tandis que d'autres encore recommandaient leur âme à un Dieu quelconque. Visiblement, Floradel avait épuisée ses arguments sur la fierté et l'honneur que l'on pouvait ressentir après avoir bouté les chérubins d'une place forte... Peut-être fallait-il essayer les arguments raisonnables dans ce cas. S'avançant, à son tour, le soldat prit la parole d'une voix forte qui se voulait convaincante. Après tout, il essayait d'envoyer la plupart de ces pauvres gens à la mort qu'ils avaient fuis avec tant de peine:
-Soldats! Vous savez tous comme moi que nous ne pouvons rester ici plus longtemps. Ces marais fétides ne nous protègeront pas beaucoup plus longtemps de ces démons à moins qu'ils ne nous tuent tous avant. La maladie, les sables mouvants, les prédateurs...
-Les chérubins aussi sont des prédateurs!
-Les chérubins ne font pas quinze mètres de long et une épée peut mettre fin à leurs jours.
-Ha! Ecoutez-le... C'est à mourir de rire...

Tous les regards se tournèrent vers l'homme qui avait parlé. Un type à peu près du même gabarit que Léandre sauf qu'il avait plus manié la serpe que l'épée. Des cheveux noirs et emmêlés, coupés assez courts, une barbe de quelques jours qui lui mangeait le menton et un rire sardonique qui retentissait dans toute la clairière:
-On peut tuer les chérubins! Ben voyons! C'est vrai que c'est tellement facile qu'ils nous ont juste prit tout le continent! Et vous nous proposez de sortir du seul endroit à peu près protégé pour nous rendre directement chez eux?
-Nous sommes suffisamment nombreux pour prendre un fortin de cette taille. Surtout avec l'appui de la surprise.
-Dois je vous rappeler quand même que leur armée était deux fois moins nombreuse que la notre lorsqu'Elindor est tombée? Ah mais nan j'oubliais! Vous vous étiez déjà fait massacrer par leurs serviteurs!

Léandre accusa le coup. La bataille du fort du nord avait été la plus sanglante à laquelle il avait jamais participé. Nombre d'hommes étaient morts ce jour là, écrasés par une marée de gobelins sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Aucun des morts de ce terrible jour n'avait eu droit à une tombe digne de ce nom. Puis Elindor était tombée bientôt suivie de toutes les cités du continent. Les unes après les autres. Il devait se ressaisir, ne pas laisser cet homme semer le doute dans l'esprit de ceux déjà acquis à leur cause:
-Cette fois-ci c'est différent. Nous connaissons le terrain, nous bénéficierons de l'appui des prisonniers du fort! Les chérubins seront écrasés par une attaque rapide et imprévisible. Ils seront submergés sous notre nombre.
-C'est vrai que tous les soldats morts n'étaient tous que des lopettes sans la moindre expérience du combat. Que craignons nous alors, nous pauvres paysans.

Cette fois-ci, les poings du garde se crispèrent sous l'effet de la colère:
-J'ai moi même perdu suffisamment d'être chers là bas pour savoir le danger que représentent les chérubins. Mais se terrer dans ce trou n'est pas non plus une solution.
-Aller au suicide non plus. Plutôt que de charger comme des imbéciles dans un trou paumé, vous auriez du prendre cette menace au sérieux. Tout ça c'est de votre faute à vous, à vos abrutis de copains et à l'autre pouffiasse là!

C'était fini. L'homme avait semé le trouble dans les esprits. La seule chose qu'il n'avait pas prévu... C'était le remord de Léandre sur l'incident du fort... Et son respect pour les morts et les disparus. Avant qu'on puisse le retenir, le colosse s'avançait vers l'autre. Habituellement, peu de gens osaient contester le sabreur... Sauf lorsqu'ils en avaient à peu près la carrure. Le paysan contempla le soldat, un sourire narquois aux lèvres comme s'il s'attendait à cette réaction. L'empoignade fut féroce. Chacun des deux adversaires cognait sans se soucier d'esquiver ou de parer quoi que ce soit. Les deux adversaires roulèrent finalement à terre. Malgré son entrainement, Léandre était plus à même de manier le sabre que les poings et il prit quelques coups assez violents au visage, dans les côtes etc... avant de peser de toutes ses forces pour renverser l'autre et reprendre le dessus. Dès lors, il fut prit comme d'une frénésie. Pour chaque coup qu'il donnait, il revoyait ceux que ce gros porc avait insultés, ceux qui s'étaient sacrifiés pour lui. Il sentit le nez de son adversaire craquer sous son poing mais ne s'arrêta pas, redoublant de violence, des larmes de rage s'échappant de ses yeux jusqu'à ce que deux hommes, plus sains d'esprits que les autres visiblement, ne décident d'arrêter le massacre en empoignant le sabreur. Malgré la résistance du soldat, ils parvinrent à soustraire l'autre à sa furie et à l'éloigner hors de vue de ce dernier qui jurait plus violemment qu'un charretier alors que deux autres s'occupaient de le maintenir au sol.

Lorsque sa colère retomba enfin, le sabreur, honteux et confus resta là, assis sur une souche moisie, sous le regard gêné des deux hommes, la tête entre les mains sans parvenir à stopper ses propres larmes malgré ses efforts. Il venait probablement de gâcher toute la crédibilité de Floradel en plus de perdre le peu d'honneur qu'il avait pu préserver.
Sarah Eni Keeha


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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-14, 21:31

-Soldats! Vous savez tous comme moi que nous ne pouvons rester ici plus longtemps. Ces marais fétides ne nous protègeront pas beaucoup plus longtemps de ces démons à moins qu'ils ne nous tuent tous avant. La maladie, les sables mouvants, les prédateurs...

Elle s'écarta pour le laisser parler.

-Les chérubins aussi sont des prédateurs!

-Les chérubins ne font pas quinze mètres de long et une épée peut mettre fin à leurs jours.
-Ha! Ecoutez-le... C'est à mourir de rire...

Pas tout à fait. Au contraire. C'était dramatique.

-On peut tuer les chérubins! Ben voyons! C'est vrai que c'est tellement facile qu'ils nous ont juste prit tout le continent! Et vous nous proposez de sortir du seul endroit à peu près protégé pour nous rendre directement chez eux?

Ils ont pris tout le continent parce que des gens comme toi ont préféré fuir pour leur peau plutôt que combattre et s'unir, eut envie de répondre Floradel. Mais si l'ancienne Intendante avait toujours autant de répartie cinglante, elle n'avait plus le courage de l'utiliser. Elle se gardait les sarcasmes pour elle-même, pour que les troupes ne la haïssent pas comme les généraux le faisaient avant l'Invasion: du moins, les généraux incompétents.

-Nous sommes suffisamment nombreux pour prendre un fortin de cette taille. Surtout avec l'appui de la surprise.

Malheureusement l'homme n'avait peut-être pas tout à fait tort. Ils étaient quarante, les chérubins au moins trente de plus et surtout plus entraînés. La surprise permettrait d'égaliser les comptes, mais probablement pas mieux, et ils se feraient au mieux repousser dehors par charrettes de blessés. Ou asservir.

-Dois je vous rappeler quand même que leur armée était deux fois moins nombreuse que la notre lorsque Elindor est tombée? Ah mais nan j'oubliais! Vous vous étiez déjà fait massacrer par leurs serviteurs!


Elindor était tombée de nuit, alors que personne n'avait encore eu vent de l'attaque du Poste de Garde! Cet argument n'était même pas valable. Les portes étaient même ouvertes, en temps de paix, on n'aurait pu imaginer que de telles créatures du diable apparaissent et massacrent les hommes.

-Cette fois-ci c'est différent. Nous connaissons le terrain, nous bénéficierons de l'appui des prisonniers du fort! Les chérubins seront écrasés par une attaque rapide et imprévisible. Ils seront submergés sous notre nombre.

-C'est vrai que tous les soldats morts n'étaient tous que des lopettes sans la moindre expérience du combat. Que craignons nous alors, nous pauvres paysans.

Mais la situation était inversée, là, justement ! Floradel sentit son courage vaciller, ils n'avaient aucune chance, surtout si cet homme parvenait à convaincre le reste des gueux de ne pas se bouger pour Keiter. Il commençait sérieusement à l'énerver. Elle qui ne souhaitait qu'un peu d'espoir.

-J'ai moi même perdu suffisamment d'être chers là bas pour savoir le danger que représentent les chérubins. Mais se terrer dans ce trou n'est pas non plus une solution.


-Aller au suicide non plus. Plutôt que de charger comme des imbéciles dans un trou paumé, vous auriez du prendre cette menace au sérieux. Tout ça c'est de votre faute à vous, à vos abrutis de copains et à l'autre pouffiasse là!

L'autre... pouffiasse ? L'autre pouffiasse là, tu lui dois la vie, mais si tu en as réellement envie, tu peux te tirer tout seul dans les marais, on va voir combien de temps tu survis sans aucune organisation.

Avant même que quelqu'un ne bouge, Léandre s'était rué sur l'importun, et les deux hommes se battaient sauvagement. Floradel porta sa main à sa bouche tandis que ses yeux s'élargissaient devant la situation. Qu'est-ce qu'elle était censée faire maintenant que son garde-du-corps montrait "l'exemple" ?

-Léandre, arrête! Arrêtez! Mais... Arrêtez! Sa voix, tout d'abord autoritaire, se mua en une plainte. S'il vous plaît, arrêtez...


Rien n'y fit, ils continuaient de se frapper sans aucune délicatesse. Deux paysans bien battis parvinrent à les séparer après une minute: celui qui l'avait insultée de pouffiasse saignait désormais du nez, et rageait. Léandre se laissa tomber sur une souche, soupirant. Il paraissait entier -tout ce qui importait. Il semblait soudainement abattu.
Floradel s'assit à côté de lui et posa sa main froide et tremblante sur son bras robuste, comme si elle s'apprêtait à le réconforter, mais n'en fit rien. Au lieu de cela, elle releva la tête vers les hommes et femmes qui restaient là à retenir l'idiot et observer le sabreur avec un air de dédain: une atmosphère d'insubordination vibra; et si tous décidaient de déserter ?

Le silence s'installa.

Les bêtes du marais devaient commencer à se réveiller, car les tourbières bruissaient de nouveaux appels, quelques chants d'oiseaux. Le soleil pâle scintillait à travers les branches, encadré d'un ciel bleu étonnant; la nuit avait été pluvieuse mais les bourrasques et le fort vent de l'aube avaient chassés les gros nuages d'orage qui s'étaient amoncelés les jours précédents. L'automne ne se remarquait qu'aux larges et plates feuilles ambrées tombées au sol, imbibés désormais d'une eau infestée de têtards et de batraciens poisseux. La nature n'appartenait à personne, mais les hommes méritaient de pouvoir l'observer en toute sérénité. Les chérubins n'avaient pas le droit de les priver de tout: leur vie en premier. Floradel se sentit soudainement lasse. Quels combats avait-elle mené contre les envahisseurs depuis six ans ? Quasiment aucun. Elle s'était contenté de survivre, allant voler dans les villages alentours, capturant parfois quelque chérubin égaré pour l'interroger, le tuer. Son groupe n'avait rien accompli de bien, et s'ils ne déploraient que deux morts depuis le début de leur périple, ils ne pouvaient se féliciter. La "rébellion" arborait une mauvaise mine.

Elle tenta d'adopter une voix calme, mais celle-ci filtrait la lassitude et le désespoir.

-Écoutez-moi tous. Nous sommes éreintés, nous n'en pouvons plus. Cette domination ne peut plus durer, mais personne n'a le courage de lutter contre. Peut-être avez-vous peur de mourir. Moi, je suis déjà morte il y a sept ans, dans les premières heures de l'Invasion, au Poste de Garde du nord d'Avoriaz. Si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à un miracle.

Personne ne sembla broncher, certaines paires d'yeux se posèrent sur l'Intendante, qui assise à côté de Léandre, paraissait être naine. Elle imagina qu'ils attendaient des paroles consistantes, elle n'en possédait aucune. Elle ne parlait que par désespoir. Les marais ne l'avaient que trop détruite pour qu'elle y reste; il fallait s'en sortir.

-De nombreux amis, proches, et mes généraux sont pour la plupart tombés dans ce combat inégal: ceux qui n'ont pas été tués par les pierres et les machettes des gobelins ont été massacrés par les chérubins qui survinrent à leur suite. Les blessés ont été brûlés pendant l'incendie qui détruisit le reste des bâtiments encore debout du Poste. Ceux qui y ont laissés la vie pourtant, n'ont jamais eu de sépulture, d'hommages, et ne peuvent pas être veillés par leur famille, mais ils se sont battus jusqu'à la fin, et sans eux, l'Invasion aurait sûrement été plus meurtrière et plus rapide encore.

Les paysans autour l'écoutait parler plus ou moins distraitement. Son histoire durait trop en longueur pour des habitués à bêcher la terre. Elle baissa d'un ton en regardant ces bottes. Personne ne comprendrait, personne ne la suivrait. Tout était perdu, pourquoi s'obstiner ?

-Nous n'avons pas le droit de les laisser pourrir comme ça, de les abandonner à leur sort alors que nous vivons grâce à leur sacrifice. Pour moi, mon choix est fait. J'irais à ce fort, et je le reprendrais aux chérubins, dois-je y laisser ma vie. Vous comprenez ? C'est une question d'honneur, sans doute, mais je ne peux pas me résoudre à croiser les bras, m'avouer vaincue et laisser ces affreuses créatures nous retrouver dans les marais. Et si personne ne tient à venir, alors j'irais seule.

Elle se tut, ôta sa main du bras de Léandre.

-Je pars à midi. Ceux qui le veulent aussi auront donc deux heures pour ranger leurs affaires et se préparer au voyage.

Floradel soupira. Elle n'espérait pas plus de cinq ou six personnes suicidaires pour la suivre. Elle jeta un œil à l'assemblée dont quelques hommes s'éloignaient déjà. Ils y passeraient tous, un jour ou l'autre.

-Léandre. Tu vas bien ?


Elle afficha une moue inquiète en se tournant vers lui et s'inclinant, cherchant une quelconque blessure sur son visage.
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MessageSujet: aient   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-16, 00:50

Toujours assis sur sa souche, le garde du corps écoutait mollement le discours de Floradel qui tentait vainement de rattraper son geste. A quoi bon maintenant. il avait perdu son sang froid, il avait massacré le seul plan à leur disposition, le plan qui aurait pu redonner suffisamment d'espoir à ces gens pour les accompagner. Tout ça à cause de cet enfoiré... Non... Tout était sa faute. Il était inutile de se lamenter plus longtemps sur le passé. Dimitri et sa jeune protégée... Kalena et Kley... Toute la garnison de Fenz... Tous morts... Il fallait l'accepter:
- ... De les laisser pourrir comme ça, de les abandonner à leur sort alors que nous vivons grâce à leur sacrifice. Pour moi, mon choix est fait. J'irais à ce fort, et je le reprendrais aux chérubins, dussé-je y laisser ma vie. Vous comprenez ? C'est une question d'honneur, sans doute, mais je ne peux pas me résoudre à croiser les bras, m'avouer vaincue et laisser ces affreuses créatures nous retrouver dans les marais. Et si personne ne tient à venir, alors j'irais seule.

Sortant de son état comateux, Léandre sentit la présence de Floradel à son côté. Debout droite et fière, elle retrouvait toute cette vigueur qui la caractérisait autrefois et haranguait de nouveau les paysans:
-Je pars à midi. Ceux qui le veulent aussi auront donc deux heures pour ranger leurs affaires et se préparer au voyage.

Là dessus, la jeune femme baissa les bras et laissa échapper un soupir de lassitude avant de se retourner vers son garde du corps. celui-ci baissa honteusement la tête tel un gamin prit en faute:
-Léandre. Tu vas bien ?

Surprit, celui-ci releva la tête. Il s'attendait à un sermon... Pas à voir sa jeune maîtresse, penchée sur lui, une mine inquiète sur le visage. Déstabilisé, les yeux écarquillés par la surprise, il hésita un moment avant de se reprendre. Son arcade sourcillère était ouverte et suppurait quelques gouttes de sang tandis que presque tout le reste de son visage le lançait douloureusement ainsi que ses côtes. L'autre n'y était pas allé de main morte mais le garde du corps se réconforta comme il put en pensant qu'il avait du prendre tout aussi cher:

-Je... Tout va bien madame...

Se relevant, le colosse s'inclina légèrement devant la jeune femme:
-Je suis sincèrement désolé de vous avoir infligé ça. Cela ne se reproduira plus...

Ses larmes avaient séchées. Les morts le resteraient et rien ne pourrait les ramener. Mais il y avait bien une chose que le sabreur pouvait encore faire:
- Vous aviez raison madame, il est temps que nous fassions quelque chose. Asez de lamentations. Si ces gens sont trop obtus pour nous écouter alors j'en trouverais d'autre mais je trouverais quelque chose à faire pour que toutes ces morts n'aient pas été vaines. En l'honneur de votre cousine, De Dimitri... Et des autres.

Sur ces paroles, le garde se releva et s'éloigna en direction de la caverne sous les regards méprisants de la plupart des "rebelles". Il ne s'était pas vraiment fait d'amis sur ce coup. Qu'importe, si la mairesse voulait toujours de lui, il la suivrait. En quelques minutes, il avait bouclé le peu d'affaires qui lui restaient: son armure, son épée... Et c'était à peu près tout en fait mis à part deux trois babioles... Il était évidemment hors de question d'empporter les tentes si certains souhaitaient toujours rester mais en cette saison, cela leur aurait quand même été bien utile...

C'est donc à midi, que le colosse se présenta de nouveau devant la jeune femme. Devant eux, dix personnes avaient finalement décidées de les rejoindre. C'était bien plus que ce à quoi Léandre s'attendait... Dix paysans robustes et prêts à défendre leur pays... C'était sans doute mieux que quarante gus aigris par son coup d'éclat:

- Au plaisir de ne plus jamais vous revoir!

Le sabreur frémit de colère sous la remarque mais ne bougea pas et se contenta de jeter un regard empli de haine à son adversaire avant de se tourner vers Floradel:
- Nous n'attendons plus que votre signal madame ?
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-17, 21:45

[HRP: Post en réponse double à celui se trouvant ici: https://keiter.forumperso.com/marecages-de-kyr-f11/rencontre-nocturne-t129.htm ]




Floradel, elle, n'avait rien à emmener. Un vulgaire sac, avec ses vêtements: elle porterait l'habit des hommages désormais. Elle se choisit une épée dans la "réserve" où il ne devait en trôner que quatre en tout, sans prendre en compte ceux qui restaient et en leur laissant les vieilles rapières rouillées; la garde ouvragée entourait la lame fine. Tout indiquait qu'elle provenait d'un cadavre de chérubin, cela n'était pas de facture humaine ou elfe. Peut-être naine ou muse, ils faisaient de magnifiques bijoux, pourquoi leurs pommeaux ne seraient pas agréables à l'œil eux aussi ? Quoiqu'il en soit, Floradel s'en fichait. Elle soupesa l'arme en se demandant si elle s'en sortirait avec, et la réponse restait catégoriquement non après plusieurs minutes à la retourner en tous sens. Elle ne se battait plus depuis cinq ans, et si elle s'occupait parfois des entraînements des paysans de leur groupe, Léandre occupait plus souvent cette fonction de maître d'armes.

Quand elle sortit de la grotte de nouveau, un sac de toile sur les épaules - recouverts d'acier, elle se sentit prête sous les rayons du soleil. Peut-être trouveraient-ils tous la mort dans leur expédition, et le désespoir de tout à l'heure continuait de bourdonner dans son crâne, mais elle essayait de croire en son plan. Des bribes de souvenirs de Peraagald lui revenaient quand elle se concentrait: arrivée au château, il n'y aurait plus de problèmes. Elle tenta de s'en convaincre.

- Nous n'attendons plus que votre signal madame ?

Mais un autre signal leur parvint.

-Madame! Madame! Des gens sur la route, des hommes ! Ils sont cinq. Et une femme avec eux, elle vous ressemble.

Le sang de Floradel ne fit qu'un tour, alors que son coeur manquait un battement: des hommes, et une femme; Kalena aurait survécu, formé son groupe ? Une bouffée d'espoir l'étourdit un instant, l'empêchant de répondre. Puis tout revint brutalement. Peut-être un piège, aussi. Les chérubins s'avéraient souvent très malins. Mais cela lui paraissait... si...

-Léandre, toi, toi et toi, venez. Allons à leur rencontre. Les autres, tenez-vous prêts à massacrer ces étrangers s'ils esquissent ne serait-ce qu'un mouvement contre nous.

Puis elle se dirigea dans la direction d'où venait le paysan, avec les quatre personnes -dont deux non-armés, malheureusement- qu'elle avait désigné.


Sur le petit chemin boueux, dans la lumière du zénith, six silhouettes s'avançaient presque paisiblement. Elle les détailla un à un, mettant ses mains sur ses hanches pour se tenir la plus droite possible en évitant la douleur dans son dos.
L'homme au centre semblait plus habile que les autres, mais moins robuste; tous semblaient bâtis pour le combat ou au moins capable d'exercer le métier de bucheron. Leurs visages tirés affichaient une sorte d'espoir fou, comme s'ils découvraient après des années le beau temps, et surtout des hommes. D'autres. Encore que le premier s'en démarquait; son air plus méfiant -mais grave- rassurait cependant Floradel qui supposa qu'il ne comprenait pas réellement plus la situation actuelle. Rebelles ? Apparemment. Leur meneur, un brun d'une trentaine d'années identifia l'ancienne Intendante à cette distance, ne dépassait pas les autres et pourtant, semblait avoir plus de prestance, de présence. Il se tenait aussi plus dignement, responsable.
Puis son regard accrocha la chevelure rousse et ébouriffée d'une femme de taille moyenne qui se tenait en retrait derrière ledit meneur. Tous ses espoirs s'envolèrent, se volatilisèrent d'une seule traite: ce n'était pas Kalena. Elle se tenait courbée, arborait une figure de paysanne et une tenue digne d'une fille des rues; seuls ses vêtements semblaient lui donner une allure plus classique. Des habits d'hommes, bottes de marches comme tout le reste du groupe, une ceinture honteusement large et mal resserrée que Floradel rapprocha à ces grandes gardes bordées d'armes que portaient les soldats d'élites. Un fleuret y tenant: inutile ? La femme semblait prête à décamper au moins danger.
Sur que Léandre avait plus de classe; et Floradel clairement. Pourtant les deux duos se ressemblaient et quand ils s'arrêtèrent à portée de voix, elle ne put que s'imaginer un lien étrange entre ces personnes. Ils se devaient de les rencontrer.

-Bonjour voyageurs. Je me nomme Floradel Eni Keeha et voici Léandre Orisso ainsi que plusieurs de nos valeureux résistants. Je vous souhaite la bienvenue dans notre camp si vos intentions sont louables.


L'autre rousse manqua de s'étrangler et écarquilla les yeux tandis que le meneur restait droit et digne.

-Quelles sont vos intentions ? continua-t-elle en prenant soin de ne pas regarder la femme à large ceinture qui restait désormais bouche-bée à l'observer. Qu'est-ce qu'elle a ?
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Eric Baldwin


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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2009-11-21, 00:28

Les supérieurs du paysan mirent peu de temps à accourir; le camp devait être à cran. ils étaient cinq, dont deux sans armes, et deux qui avaient tout de même l'air plus important que le reste. L'un ressemblait surtout à un soldat, armé et prêt à tuer. Droit, fort, il ne valait mieux pas l'énerver; il avait l'air de s'être battu récemment. Surement que sur un simple ordre, il se mettrait à boxer le groupe des Soldats de la Liberté sur ordre du chef.

Le chef, justement, se démarquait fortement des autres. Déjà, c'était une femme. Ce qui était assez surprenant, dans une région si hostile, en fait. Cela ne devait pas être n'importe quelle femme, si en plus elle était la dirigeante du camp. Peut-être était-ce une noble, vu l'armure d'apparat peu utile qu'elle portait. Nul doute, il faudrait faire attention. Sa façon de s'exprimer, sa manière de se tenir; elle possédait une certaine prestance.
Une certaine... aura.
Eric le remarquait maintenant, il n'avait pas fait attention, mais l'air semblait comme charger d'électricité. Les nécromanciens sont très sensibles à la magie, alors lorsque la femme fut à seulement quelques mètres d'eux, il sentit sa magie comme si elle se répandait à flots sur lui. Elle irradiait littéralement autour d'elle. Dans le noir, il aurait été capable de la voir, de la sentir tout près. Même aveuglé par une lumière remplissant tout le ciel, elle aurait été tout de même largement visible. Ses poils s'hérissaient légèrement, ses muscles se gonflaient d'énergie, son cerveau fonctionnait encore plus vite. Un tel afflux d'énergie était revigorant. Mais pour combien de temps ?
Sa tête lui faisait légèrement mal, comme par pulsation. Sa tête résonnait du battement de cœur de la femme. Il lui faudrait bien 5 bonnes heures à la côtoyer pour s'habituer. Alors il ne ressentirait plus rien en sa présence, mais plutôt en son absence. Comme une froide obscurité...

Elle s'apprêtait visiblement à parler :
-Bonjour voyageurs. Je me nomme Floradel Eni Keeha et voici Léandre Orisso ainsi que plusieurs de nos valeureux résistants. Je vous souhaite la bienvenue dans notre camp si vos intentions sont louables.
Avait-il bien entendu ? Floradel Eni Keeha ? LA Eni Keeha ? La rebelle célèbre sur toute l'île ? Si c'était vrai, ça allait motiver les hommes, à coup sûr !
Amalia, à ses paroles, s'étouffa à moitié dans le dos D'Éric. Pas étonnant ! Ce devait surement être une des nombreuses branches de la famille Eni.
Mais il décida de remettre la généalogie à plus tard, il fallait d'abord faire bonne figure. À moins qu'elle ne mente, les choses allaient changer, enfin...
-Quelles sont vos intentions ?
-Nous sommes des Soldats de la Liberté;
Les hommes se mirent au garde-à-vous et frappèrent leur poitrine avec un son mat. Éric adorait son petit effet, même s'il le cachait toujours. Au moins, ça motivait les hommes.
-Nous avons mis à sac la région du Horimon, au nord des marécages, et cherchons un refuge avant de continuer la résistance.
À ce sujet, il fallait prévenir les hommes. Il ne faudrait pas qu'ils arrivent de l'autre côté et commencent à taper sur les hommes de Floradel... Ce serait politiquement incorrect. À un de ses hommes derrière lui :
-Fonce prévenir Lucius qu'il n'y a aucun problème. Ils peuvent tous venir se radiner ici.
-Oui, chef !
L'homme partit en courant directement dans les broussailles, à gauche de la route.
Éric se retourna, toujours l'air grave, vers le groupe en face de lui :
-Votre réputation vous précède, Eni Keeha. Nous demandons refuge; acceptez-vous ?
La magie commençait à lui donner franchement mal à la tête. Qu'on en finisse.
Sarah Eni Keeha


Sarah Eni KeehaDouce-Amère — Admin-Fonda-MJ
Sarah Eni Keeha Féminin
Age : 29
Race : Humaine.
Classe : Voleur
Niveau : 1
Expérience : 0/3200
Argent : 0!
Dons & Capacités : Maîtrise de l'arc basique, maîtrise de la dague basique, port de l'armure légère, port de l'armure moyenne.
Inventaire : Armure moyenne complète (corset, manteau, genouillères, épaulières, gants, bottes, le tout en cuir, ceinture à large boucle), arc long elfique en bois ouvragé, dague en acier, sac de provisions (pommes, pain elfique), sacoche de potions (voir items).
Items : Potion de soins mineurs (x1).
En retraite :
  • Non

Médailles : Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais 13087826
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2010-01-27, 20:43

-Nous sommes des Soldats de la Liberté

Le mouvement des quelques hommes derrière lui sembla peu crédible, presque pathétique. S'ils avaient possédés les armures de la garde d'Avoriaz, le cliquetis du métal et le bruit sourd du cuir aurait résonné dans l'air, provoquant et déterminé au combat. Là, cela ressemblait à un geste vain pour impressionner: Floradel ne se laissait pas impressionner par trente gueux. Elle aurait préféré deux vrais et solides guerriers comme Léandre à une armée de paysans idiots.

-Nous avons mis à sac la région du Horimon, au nord des marécages, et cherchons un refuge avant de continuer la résistance.

Mis à sac la région du Horimon ? L'ancienne Intendante observa son interlocuteur dans les yeux, s'approchant de quelques pas -ce qui entraîna, elle le sentit, une vive tension dans un de ses propres hommes: il ne devait pas savoir comment réagir en cas de problème. C'était toujours ainsi. Ils manquaient d'initiative, d'esprit pratique, bien entendu Floradel ne représentait pas l'exemple parfait, mais elle se révélait plus débrouillarde que la masse de réfugiés dans le camp. Mis à sac la région du Horimon, donc ? Comment pouvaient-ils être encore là, et en vie, alors ? De bons éléments d'une quelconque armée ? De meilleures armes ? Plus de vivres, ou simplement de motivation ? Elle se prit à espérer.

-Votre réputation vous précède, Eni Keeha. Nous demandons refuge; acceptez-vous ?


Vil compliment. Ils ne souhaitaient tous qu'un refuge, alors ? Elle ne leur en fournirait pas.
Son ton fut sec et brutal, sans raison apparente.

-Refuge ? Je ne sais pas qui sont les soldats de la Liberté, car nous le sommes tous. Les derniers humains libres. Il n'y a plus de refuge ici, la grande partie des hommes plient le camp -elle mentait, si peu à partir finalement...- depuis quelques heures, nous nous dirigeons vers un autre abri -et une grande bataille. Vous pouvez vous joindre à notre marche, ou prendre possession de la grotte que nous laissons derrière nous, mais il n'y a pas de refuge ici. Les marécages ne sont pas un refuge.

Le mot "refuge" ne correspondait pas du tout à la grotte froide et austère, qui ne protégeait que de la pluie. Des sangsues s'étaient parfois infiltrées dedans, quand d'étranges bestioles carnivores ne tournaient pas autour du camp. Les nuits les plus étranges étaient sombres, pendant la nouvelle lune, quand des lucioles sortaient: mais ces lucioles que Floradel ne connaissait pas ne dégageaient aucune lumière, ou plutôt une lumière noire. Les légendes des marais, peut-être; mais elle savait combien il devenait dangereux de s'aventurer plus bas dans le Tyrgive, vers la région maudite. A force d'entendre les paysans et les soldats en parler, la superstition s'était installée en son esprit: les piliers de la création évoquait bien entendu d'affreuses structures primitives gorgées de magie noire et corrompant la vie des marais alentours, désormais. Pendant toute sa vie de noble, elle n'en avait guère entendu parler. Comment qualifier ces lieux troubles de refuge ?

-Faites ce que bon vous semble, mais si vous vous joignez à nous, vous devrez vous plier à mes ordres. On part dans la demi-heure.

Sur quoi elle tourna les talons; c'était plus qu'irrespectueux mais la matinée l'avait déjà épuisée et gâcher sa salive avec ces étrangers ne semblait pas une bonne idée. Une longue route les attendait.



Spoiler:
https://keiter.forumperso.com/t201-sarah-silvadan
Eric Baldwin


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MessageSujet: ctement   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2010-01-27, 23:22

Spoiler:

-Refuge ? Je ne sais pas qui sont les soldats de la Liberté, car nous le sommes tous. Les derniers humains libres. Il n'y a plus de refuge ici, la grande partie des hommes plient le camp depuis quelques heures, nous nous dirigeons vers un autre abri. Vous pouvez vous joindre à notre marche, ou prendre possession de la grotte que nous laissons derrière nous, mais il n'y a pas de refuge ici. Les marécages ne sont pas un refuge.
Et elle rajouta:
-Faites ce que bon vous semble, mais si vous vous joignez à nous, vous devrez vous plier à mes ordres. On part dans la demi-heure.

Le ton était sec, cinglant. Enfin, pas aussi dérangeant que le bourdonnement incessant et sourd de son crâne. il y avait du pouvoir légendaire là-dessous. À tel point que l'aura magique avait occulté celle d'un (à priori) sous-chef à la vision para-normale d'Éric, et se révéla au moment où la femme s'en alla de quelques mètres.
Plus fine, plus discrète mais pleine de force, pleine d'inertie. Un combattant habile, à n'en pas douter. Mais il paraissait dérangé, quelque chose le tracassait vraiment. Ce camp de rebelle paraissait aux premiers abords intéressant.

Déjà, il n'y avait pas des centaines de camps de rebelles humains dans le coin. Et sur Keiter en général, en fait. Les orcs étaient rebelles de tout de toute manière, aussi avaient-ils réagi à l'invasion en organisant une guérilla mal organisée dans les marécages. Et étonnamment, cela s'était révélé efficace; mis à part le fait que les orcs ne faisaient la différence entre un groupe de vermines et un groupe pacifique une fois les armes dégainées et salies. Bah, au moins, ils tuaient l'envahisseur, c'était bien ce qui comptait.
Niveau résistance armée et active, les elfes avaient fait chou blanc: forêt brûlée, capitale en ruine, un désastre. Malheureusement, Éric ne pouvait pas être partout à la fois, bien qu'il aurait aimé leur venir en aide. Et venir en aide aux muses: leur cité était toujours debout mais pour mieux être corrompue. Les horreurs qui perçaient à l'extérieur avait mis en émoi tout le continent. Un émoi étouffé, bien sur.
Les nains, eux, avaient condamné les ouvertures dans la montagne. Même contre les mages de guerres qui avaient pulvérisé la Citadelle Noire, les Grandes Rocheuses se trouvaient être une forteresse impénétrable. Le col des Pèlerins Blancs, unique passage praticable à travers les montagnes pour Suden fut pris il y a quelques mois, étendant l'invasion à Suden. Celle-ci étant relativement moins forte et plus fragile que dans le nord.
Et il restait eux, les rebelles itinérants. Le bras vengeur de Keiter, les défenseurs de la liberté.


Floradel Eni Keeha l'avait un peu déstabilisé, avec son ton direct et sa parole franche. Au moins, elle n'aurait pas pu pas être plus claire. Et Éric la respectait pour cela; il en avait assez des pseudos-chefs de rébellion pas fichus de tenir un orateur fauteur de trouble en respect. Ah ça, il en avait chié, pour motiver tout les pecnos du Horimon... Mais bon, passons, désormais les gens s'activaient un peu, et il avait laissé quelques bras droits en qui il avait totalement confiance là-bas, pour maintenir le désordre. De ce côté, il était serein.

Éric ne savait pas très bien où ils se trouvaient exactement dans les marécages. il lui semblait qu'ils devaient être pas loin de la Ceinture des Guivres, ce terre-plein étonnant ceignant les marécages en grande partie. Cela signifiait qu'ils étaient finalement assez proches des côtes du Peredas, et dans ce cas, assez proches en terme de temps de Suden. tant mieux.

Mais il restait à savoir quel était le plan des rebelles sur lesquels Éric et sa troupe étaient tombés. après la conversation qu'il avait eu avec la chef des rebelles locaux, Éric ne savait pas vraiment où ils allaient, ce qu'ils comptaient faire, si ils en voulaient à mort aux chérubins, ... Tant de questions qui devaient être résolues si Éric voulait laisser ses soldats, car il considérait maintenant que c'était les siens, aux mains de Floradel Eni Keeha. Et enfin, que penser d'Amalia? Il était probable qu'elle était de la famille de Floradel Eni Keeha, mais cette dernière ne semblait pas avoir eu beaucoup d'attention pour sa parente. Enfin bon, c'était leur affaire.

Il fallait la jouer Diplomatie en tout cas, et ça n'allait pas être une partie de plaisir avec Eni Keeha. L'autre homme, celui à l'aura préoccupée, devait être influent. en tout cas, c'était sa seule option vu que Floradel Eni Keeha s'en retournait à grands pas dans sa grotte froide et humide.

Il fallait essayer.

-Hum... Quelqu'un ici peut représenter votre chef pour une discussion avec moi? J'ai plusieurs questions à poser avant de lui donner une réponse.
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2010-01-28, 01:50

Amalia n'avait pas confiance en ce groupe. Tôt dans la matinée, ils s'étaient mis en route. Elle n'avait pas dormi de la nuit, et regardait tout le monde d'un air suspicieux. L'attaque des bêtes dans l'obscurité revenait encore à sa mémoire, et le marais lui donnait des frissons de peur. Si elle marcha, elle ne sut comment.

Au milieu de la boue, des herbes hautes et des cris lancinants des oiseaux infâmes qui tournoyaient derrière eux, ou voletaient dans les branches basses des arbres difformes, leur procession peinait. La lenteur, atroce, que s'imposait la tête du groupe pour ouvrir le chemin et s'assurer qu'aucun danger ne les guettait, attaquait les nerfs déjà à vifs de la demoiselle. A chaque nouvel arrêt, sa main se dirigeait directement sur le pommeau de son fleuret. Elle sursautait au moindre bruit, prête à se défendre d'un souffle de vent, d'une bulle éclatant dans un cloaque de sables mouvants.

Croiser des Chérubins auraient été mortel pour l'intégralité du petit groupe, elle en était intimement persuadée. Pourtant bien organisés, leur vitesse de déplacement laissait à désirer. Bien entendu, Amalia n'était pas à même de juger. En réalité, elle pesait son poids en ralentissant l'allure: cela tenait de sa faute s'ils progressaient ainsi. Elle ne pouvait se mouvoir rapidement, sa vision troublée de larmes et son cerveau vrillé de pensées atroces; la douleur dans les côtes et les reins, et ses jambes endolories.


Chante le vent, chante le vent, court sur la plaine et célèbre le voyageur venant, chante le vent, chante le vent.

Elle fit abstraction de son environnement, de ces silhouettes inquiétantes qui marchaient à ses côtés, parvenant à oublier l'endroit putride dans lequel ils pataugeaient tous. Elle se remémora toutes les chansons et berceuses qu'elle entendait petite, une à une. Elle les sifflota pour se donner du courage, ridicule et si rassurant dans l'ambiance renfermée et brûlante du souffle des marais. Amalia chercha dans sa mémoire lointaine pour retrouver tous les airs, les paroles; mélodies peu envoutantes mais lui permettant de bloquer deux ans de douleur dans un coin de son esprit. Une phrase: c'était fini.

Maintenant, elle ne souhaitait plus entendre autre chose que cela. "C'est fini Amalia", accompagné d'une main bienveillante sur son épaule.

Puis ils s'arrêtèrent, sans raison. Le soleil avait du grimper, les arbres ne dissipaient plus cette étrange aura de froid et d'humidité caractéristique de la nuit dangereuse. L'annonce d'un camp plus loin sur le chemin mit en émoi la troupe. Amalia elle, ne comprenait pas en quoi cela pouvait être bon signe. Plus de gens. Elle n'aurait voulu que ses parents peut-être, un lit, et de quoi se réchauffer. Même la nourriture ne lui importait pas. Aurait-elle le courage de manger de nouveau, un jour ? Elle se le demanda un instant tandis que s'organisait un petit détachement de cinq personnes.


-Si vous voulez venir, je ne vais pas vous en empêcher, Eni Foree.

Elle prit cela comme un ordre et s'exécuta sans aucune volonté. Une loque humaine. Ils continuèrent un peu sur la sente boueuse jusqu'à apercevoir des inconnus. Une femme à la chevelure rousse et à l'armure d'honneur d'Avoriaz en tête. Elle ne remarqua même pas les autres, à partir du moment où son regard se posa sur ce blason qu'elle connaissait par cœur, comme tous les blasons de l'intégralité des villes de Keiter. Des cheveux de feu, un port de tête royal, des armoiries nobles ? Avant même que cela ne lui effleure l'esprit,

-... nomme Floradel Eni Keeha...

Amalia se paralysa un instant avant de manquer de s'étrangler. Elle sentit ses poumons se contracter vivement, sa respiration se couper et son teint rougir violemment. Eni. Une Eni. Floradel était une cousine, lointaine, mais de famille. Peut-être que... peut-être que...

Elle retint ses larmes tant qu'elle le put, après avoir retrouvé sa stature droite: mais elle ne quitta pas du regard l'autre rousse; fixement. Elle ne semblait quant à elle ne pas avoir remarqué, ou le faisait-elle exprès ? Peu importait, c'était sa cousine; sa seule famille. Après tant de mois de tortures affreuses, un espoir ressurgissait. Celui complètement impossible de retrouver l"'avant", son passé, sa vie d'antan.

Elle n'écouta pas la discussion, aveuglée par ses souvenirs et cette vision incroyable. Elle ne saisit que quelques mots. Après quelques secondes, quand la rousse s'en alla, Amalia revint en elle, parmi son petit groupe.


-Hum... Quelqu'un ici peut représenter votre chef pour une discussion avec moi? J'ai plusieurs questions à poser avant de lui donner une réponse.

Elle resta murée dans son silence; tandis que la question lui brûlait les lèvres: "Que s'est-il passé ?". Elle préféra ne pas rajouter à son cas déjà ridiculement triste et laissa bon de faire croire qu'elle venait de suivre la conversation.
Amalia n'en avait pas saisi un traitre mot.
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MessageSujet: Re: Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais   Campement provisoire des rebelles, quelque part dans les marais Empty2010-01-31, 04:04

- Madame! Madame! Des gens sur la route, des hommes ! Ils sont cinq. Et une femme avec eux, elle vous ressemble.

La réaction de l'intendante ne se fit pas attendre et elle forma rapidement un petit groupe composé, d'elle, de lui même et de trois autres "rebelles": trois paysans à la carrure assez carrée et qui devait à peine connaître le maniement de l'épée. Pour preuve seul un seul d'entre eux était armé d'une épée de qualité plus ou moins correcte. Les deux autres ne bronchèrent pas à les accompagner mais si jamais il s'avérait que ce soi disant groupe était un piège... Ils auraient le rôle de la chair à canon...

Le groupe en question comprenait effectivement une jeune femme aussi rousse que l'était Floradel et le sabreur dut effectivement reconnaître que de loin on aurait pu la confondre avec son employeuse... Si celle-ci portait une armure... Qu'elle relevait la tête et se tenait plus droite et surtout qu'elle n'arborait pas l'espèce de tige en métal qui battait à son côté... Quand le petit groupe arriva à leur portée, l'intendante s'avança:

- Bonjour voyageurs. Je me nomme Floradel Eni Keeha et voici Léandre Orisso ainsi que plusieurs de nos valeureux résistants. Je vous souhaite la bienvenue dans notre camp si vos intentions sont louables. Quelles sont vos intentions ?


Au nom de Floradel, l'autre rousse avait sursauté et s'était redressée. Du coin de l'œil, le sabreur tentait toujours de déterminer s'il s'agissait effectivement d'un membre de la famille Eni et, si c'était le cas, combien de ses représentants pouvaient encore se balader ainsi sur le continent. Si jamais ils retrouvaient Kalena, le soldat risquait de ne plus savoir où donner de la tête... Recentrant son attention sur la conversation, le soldat opta pour un regard incrédule devant le petit effet des "soldats de la liberté". Ça manquait de classe... l'idée y était mais il était sur qu'il aurait pu faire mieux avec deux trois hommes supplémentaires et des vraies armures:
- Nous avons mis à sac la région du Horimon, au nord des marécages, et cherchons un refuge avant de continuer la résistance.


Haussant un sourcil, le sabreur ne tiqua pas plus que ça. Cependant, le chef du groupe, un homme aux cheveux bruns d'une trentaine d'année, semblait on ne peut plus sérieux. Le Horimon... Plutôt pas mal pour quelques gars qui ne semblaient pas réellement avoir une grande expérience de la guerre. Rien que le fait de savoir qu'une guérilla s'était organisée là-bas redonnait un peu d'espoir au sabreur. Après tout, la situation n'était peut-être pas si désespérée que ça au final. D'autres groupes de résistances commençaient à se former. Tout à ses réflexions, il observa le départ d'un des hommes... Ainsi il y en avait d'autres... S'ils parvenaient à les convaincre de les suivre, leurs chances de survie face au fortin seraient doublées... Peut-être même plus si ces hommes avaient une quelconque expérience du combat...


A ces compliments cependant, Floradel ne répondit que par une de ces phrases directes dont elle avait le secret. Elle ne leur laissait pas le choix. Soit ils venaient avec eux... Soit ils restaient derrière et la résistance resterait aussi futiles qu'elle l'était actuellement. Pourtant, avec ces hommes à leur cotés, des guerriers quelques peu entrainés... Il fallait les convaincre et la rouquine espérait sans doute que les placer face à un choix aussi direct le ferait car elle tourna les talons, sure d'elle et repartit en direction du campement. pour sa part, Léandre resta sur place. Mieux valait qu'il s'occupe de recevoir la réponse des nouveaux arrivants. Dans le pire des cas, offusqués par la réponse de l'intendante ils se laisseraient aller à leurs instincts bestiaux et leur sauteraient dessus... Toujours envisager le pire était sa responsabilité première:

- Hum... Quelqu'un ici peut représenter votre chef pour une discussion avec moi? J'ai plusieurs questions à poser avant de lui donner une réponse.

Léandre autorisa son bras à se décrisper de la garde de sa lame. Il était vraiment trop à cran, cet homme était suffisamment raisonnable et intelligent pour monter une rébellion et mener une guérilla discrète tout en recherchant d'autres survivants alors l'imaginer attaquer sauvagement une jeune femme à la réponse parfois un peu trop directe... Le sabreur s'avança d'un pas:
- Mon nom est Léandre Orisso et je serais le porte parole de Dame Eni Keeha. J'ai également quelques précisions à vous demander avant de vous laisser nous rejoindre mais je suis sur que nous parviendrons à trouver un terrain d'entente.


Il l'avait jouée diplomatique. Mieux valait éviter de frustrer le camp opposé par un comportement trop vindicatif... Après tout ils n'étaient que trois dont deux sans armes, et les autres six... Tous armés...
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