Prénom: Sarah.
Nom: Eni Keeha Silvadan.
Surnom: Aucun particulier. Parfois, elle est surnommée « la bête noire des Eni ».
Âge: 29.
Race: Humaine.
Situation: Noble déchue de son titre.
Profession: Espion pour la famille Eni, des rumeurs circulent comme quoi elle serait à la tête de la Gekan Toylir, la guilde des assassins.
Lieu de naissance: Avoriaz.

Classe: Voleur.
Disciplines maîtrisées: Sarah sait écrire, lire, faire de la calligraphie, utiliser un sceau pour ses lettres. Elle parle le Keiterien commun et possède des notions d'elfique ancien. Elle sait se défendre, échapper à des poursuivants, elle connaît bien la ville d'Avoriaz, sa politique comme sa géographie. Elle a des notions d'économie et de politique. Elle sait négocier auprès d'un marchand ou d'un commanditaire. Elle sait cuisiner (peu de choses, mais elle sait), raccommoder ses habits, polir et affûter lames et flèches.
Détails: Elle est l'une des rares filles à ne pas avoir les cheveux roux dans la famille Eni. C'est l'une des raisons de son surnom « la bête noire », en plus de ses actes. Elle a souvent des douleurs dans les épaules, sous les aisselles, comme des brûlures, et elle ne sait pas d'où ça vient.

Si l'on devait décrire le caractère de Sarah en une seule phrase, on dirait d'elle qu'elle est le Némésis de sa demie-sœur Floradel. Elle est irresponsable, cupide, lâche et sans honneur. Prête à trahir pour ses intérêts, elle ne s'attache à rien — alors que sa demie-sœur possède ce don incroyable de vouloir aider quiconque est dans le besoin et d'aimer quiconque ne reçoit pas d'affection. Loin d'être altruiste, Sarah déteste l'humanité — et toutes les autres races. Elle ne s'intéresse pas à son prochain, ni même aux conseils des anciens. Elle n'a aucun goût pour quoique ce soit d'autre que l'argent, le pouvoir et elle-même.
Elle est affreusement égoïste et narcissique, possède un égo démesuré et reporte toujours les fautes sur les autres tandis qu'elle reçoit les gloires. Elle est malicieuse, intelligente et espiègle, ce qui en fait une adversaire coriace lorsqu'il s'agit de coups en traître et de plans tordus. Elle aime piéger — c'est certainement les seules choses qu'elle aime — et gagner ; et cela passe souvent par l'assassinat de personnalités.
Comme elle ne peut compter sur rien ni personne, elle préfère s'occuper elle-même de tout ce qu'elle entreprend. Elle déteste avoir des comptes à rendre, et c'est une des raisons pour laquelle elle change de commanditaires selon ses envies ; si son employeur commence à poser trop de questions, elle l'envoie valser.
Elle n'a aucun sens des priorités, préfère se satisfaire elle que quiconque et laissera tomber ce qui l'empêche d'avancer.
Vestige de son enseignement royal, elle croit encore — elle vénère Dephunia et ne commet aucun assassinat sans la prier. Chaque jour, elle s'oblige à consacrer quelques moments à ses statuettes des dieux qu'elle transporte dans sa sacoche.

Les longues boucles brunes de Sarah descendent en cascade sur ses épaules et se fondent dans la noirceur de son manteau, ample et taillé d'une main de maître.
Elle se tient droite, la tête haute comme une noble ou une courtisane ambitieuse. On peut lire la détermination dans son regard bleu et glacé, dans ses yeux de biche, sur ses lèvres charnues et sa langue de vipère. Lorsqu'elle s'exprime, sa voix est douce mais râpeuse, mielleuse mais rugueuse.
Clair et pur, son visage sans tâches de rousseurs ni grain de beauté surmonte un corps remarquable. Une taille de guêpe, une poitrine généreuse, le tout engoncé dans un corset noir qui la met en valeur ; Sarah a tout pour plaire, tout de la femme fatale. En ajoutant son pantalon si serré qu'il s'approche du collant et ses hautes bottes noires, elle possède un ensemble parfait pour se mouvoir rapidement ; et grâce à son agilité, sa légèreté et son adresse, elle peut se déplacer de toits en balcons, d'obscurités en ruelles comme un chat.
Elle n'est pas particulièrement forte et a du mal à se défendre en cas d'attaque frontale ; elle sait cependant bander son arc ou appuyer sur sa dague quand cela est nécessaire. Elle préfère s'infiltrer et surprendre.

L'air bourdonnait de conversations et une cascade de sons harmonieux de violons et de voix provenait de l'estrade de bois où cinq ménestrels tentaient de divertir l'assemblée. Dans la Grande Salle de Réception du Palais d'Avoriaz, les courtisanes allaient et venaient, grouillaient autour du buffet ou gloussaient devant leurs congénères, ravissantes dans leurs robes de soirées, qui dansaient aux bras de damoiseaux tout sourire.
Ça et là, des petits attroupements s'étaient formés et les discussions allaient de bon train, sur les nouvelles du pays, l'état de l'économie ou le dernier diadème à la mode. De nombreux regards se portaient, à la dérobée, sur la famille royale qui sans participer aux festivités, veillait au grain.
Mira tira la manche du complet aux couleurs criardes de son père et celui-ci se pencha vers elle doucement. Elle sentait son léger parfum d'été et ses lèvres alcoolisées. Il avait toujours cette odeur, elle s'en souvenait depuis sa tendre enfance.
— Qu'y a-t-il? s'enquit-il, un sourire aux lèvres.
— Ce sont eux, les Eni? demanda Mira en accompagnant sa question d'un geste vers un groupe de jeunes femmes rousses et souriantes.
— Oui. Ne les montre pas du doigt ainsi.
— Qui est la Reine?
— L'Intendante. Je t'ai répété cent fois, c'est une Intendante, pas une Reine.
— Pardon.
Mira avait toujours préféré discuter librement que de suivre l'étiquette et son vocabulaire s'avérait souvent simple. Elle ne différenciait pas une Reine d'une Intendante ; elle supposait que c'était une des raisons pour laquelle son père ne la pensait pas encore prête à être mariée, bien qu'elle ait l'âge, et pour laquelle ils ne se rendaient que rarement à la cour d'Avoriaz, malgré leur titre de noblesse. Parce qu'elle ne se souvenait ni des visages, ni de l'étiquette.
— Celle qui ne sourit pas. Floradel Eni Keeha. Elle a les cheveux plus longs que les autres.
Mira l'observa, envieuse. Elle rayonnait malgré son air sérieux, belle et simple. Elle portait de riches vêtements amples, aux couleurs terre et orangées. Elle semblait s'entretenir tout bas avec une autre femme, un peu plus petite qu'elle mais plus solide. Mira ne l'avait pas remarquée au début, parce qu'elle se tenait en retrait et n'était habillée que d'un sombre manteau aux dorures peu remarquables. Mira s'interrogea. Qui pouvait parler à la Reine de cette manière, qui pouvait lui faire des messes basses en jetant des regards circulaires à l'assemblée?
— Qui est-ce, la femme aux cheveux de jais avec qui elle parle?
— Chut. Ne la regarde pas, lui intima son père.
Mais Mira ne détacha pas son attention de la femme.
— Qui est-ce?
— Une bâtarde. La fille de Eugénie Eni Keeha et de Karl Silvadan. Ne t'en préoccupe pas.
— Papa...
Il fit la moue.
— Sarah Eni Keeha. Elle est proche de la famille royale, c'est la demi-sœur de l'Intendante. Mais personne ne l'aime et elle n'aime personne. Je n'en sais pas vraiment plus. Selon les rumeurs, elle a reprit l'affaire de son père.
— L'affaire de son père?
— La Gekan Toylir. La Guilde des Assassins.
Sur quoi Mira rattrapa un hoquet de stupeur et frissonna. La femme venait de tourner le regard dans sa direction et ses yeux froids venaient de la traverser.